Sur les parquets suisses, le Veyrier Salève Basket obtient de bons résultats depuis plusieurs années notamment grâce à des équipes de jeunes performantes. Mais au sein du club, nombre de salariés estiment que le développement se fait à marche forcée, sous la houlette du président Pierre-Yves Gabriel.
En Suisse, le Veyrier Salève Basket ne jure plus que par son joueur prodige, Ousmane Ciss, âgé d’à peine 12 ans, formé à Annemasse, puis à Ville-la-Grand. Sur les parquets, les résultats sont au rendez-vous. Le club, qui performe dans les catégories de jeunes, a obtenu ces dernières années plusieurs titres, dont un de champion suisse U16. Côté sportif, tout va bien. Mais en coulisse, la situation s’est détériorée depuis plusieurs mois. La faute, entre autres, au président du club, Pierre-Yves Gabriel, qui exerce un pouvoir sans partage, secondé par son épouse Valérie et un fidèle parmi les fidèles, André Vouilloz. Cela fait plusieurs années que les autorités communales soutiennent les yeux fermés tout ce qu’entreprend Pierre-Yves Gabriel. Mais l’omnipotence du président du Veyrier Salève Basket commence à faire grincer des dents.
Les techniques managériales au sein du club sont-elles les mêmes que chez Rolex ? Le président du Veyrier Salève Basket est en effet responsable de service au sein du célèbre horloger, dont cinquante salariés avaient saisi les syndicats suite à des actes de terreur dans l’entreprise. Rolex a alors été épinglé par l’inspection du travail pour avoir couvert pendant plusieurs années un haut cadre qui semait la terreur dans son service et déploré plusieurs cas de harcèlement, propos sexistes et autres humiliations. Du côté du Veyrier Salève Basket, les langes se délient également… « Au sein du club, aucune opinion contraire à la sienne n’est admise et il a imposé ses choix sans que cela ne puisse être discuté », affirme un ancien membre du comité.
L’agent et père d’Ousmane Ciss omniprésent
Ce qui est reproché à Pierre-Yves Gabriel, c’est principalement le recrutement d’Ousmane Ciss que le président a imposé à ses équipes. Certes, Ciss est un jeune prodige du basket. L’arrivée de celui qui avait, à 10 ans, été désigné meilleur joueur de sa génération en France n’avait pas trouvé d’écho favorable au sein du club. Côté résultats, Ousmane Ciss a apporté beaucoup. Mais en coulisse, on redoutait le père et agent du jour, Abdou Ciss. Ce dernier gère les réseaux sociaux de son fils et ne cesse de rappeler qu’il rêve de voir son fils évoluer en NBA. Le recrutement d’Ousmane Ciss a déplu en interne, les jeunes espoirs suisses voyant désormais la concurrence française risquer de débarquer sur les parquets nationaux.
Et cela fait forcément grincer des dents, dans un club dont les équipement sont financés par les contribuables suisses. Mais au Veyrier Salève Basket, ce n’est pas tant la présence d’Ousmane Ciss que celle de son père qui déplait. Abdou Ciss et Pierre-Yves Gabriel savent que le club ne sera qu’un tremplin pour le jeune prodige. Mais le pari reste très risqué et les sommes investies sur le joueur pourraient bien déséquilibrer les finances du club. C’est principalement ce qui oppose, dans les bureaux du Veyrier Salève Basket, le président et ses équipes. Car en cas d’échec, le club devra gérer le cas Ciss, père et fils. Et ce sera la politique de Pierre-Yves Gabriel qui sera alors pointée du doigt, alors même que le basket suisse subit une crise financière sans précédent.