Interview HAVOBA : Bertrand Leys, « On n’est pas là pour leur apprendre à faire un smash au volley, un tir au handball ou un shoot au basket »

C’est quoi HAVOBA ? 

FONDATION HAVOBA 

FORMER & ACCOMPAGNER 

Le Handball, le Volley-ball et le Basketball français unis au service de l’international 

Sous l’impulsion de l’Agence Française de Développement et des Fédérations Françaises de Handball, Volley-ball et Basketball, la Fondation HAVOBA, sous égide de la Fondation du sport Français (FSF) a pour objectif de contribuer au développement de l’impact social de ces 3 disciplines sur le continent Africain. 

La Fondation HAVOBA, c’est parti. Le Campus de Tunis de début septembre fut le réel coup d’envoi de ses actions. Bertrand Leys, directeur technique national adjoint de la Fédération Française de Volley et membre du comité de pilotage de la Fondation HAVOBA, nous en dit un peu plus sur la place de son sport dans la Fondation.  

Comment êtes-vous tombé dans la Fondation HAVOBA ? 

Ce qui m’a amené à la Fondation HAVOBA, c’est mon poste de directeur technique national adjoint de la Fédération Française de Volley. Je suis donc fonctionnaire du ministère des Sports depuis 24 ans maintenant, en tant que professeur de sport, et puis j’ai atterri sur le projet HAVOBA parce que je suis responsable des relations internationales. C’est un projet qui arrive entre trois fédérations olympiques et à l’international, donc c’est moi qui me suis retrouvé là-dessus au comité de pilotage. On arrive tout doucement à trois ans sur la demande du président de la République au sommet Afrique-France, et on en est au début de la mise en place opérationnelle. 

Pourquoi la Fédération de Volley a-t-elle accepté ce challenge ?

La demande. Cette dernière vient du président de la République, difficile de refuser. Au départ, on a juste dit aux trois fédérations qu’il fallait fonctionner avec l’Agence française de développement (AFD). C’est précis et totalement flou à la fois. Donc la Fédération de Volley est rentrée là-dedans parce qu’elle fait partie des trois fédérations olympiques de petits terrains. Maintenant, on n’a plus rien à envier par rapport au développement des deux autres fédérations que sont le basket et le handball en termes de performances sportives quoique nos filles sont encore un peu loin, mais voilà, les garçons sont quand même double champions olympiques d’affilée, Tokyo, Paris ! En termes de rayonnement et de résonance, les trois fédérations sont sur le même piédestal. Cela nous semblait logique de fait partie de cette aventure.

Quelles sont les raisons qui ont poussé le président de la République à lancer ce projet ?

Je pense que l’idée du président de la République, ça a été de dire, on a des fédérations olympiques françaises qui sont capables d’atteindre le très très haut niveau, la très très haute performance. On est dans un sommet, j’ai les trois meilleurs alors il faut aller expliquer aux autres comment vous avez fait, pas expliquer aux autres comment il faut faire, parce que ça c’est donner des leçons. Mais allez expliquer aux autres comment vous avez fait et voir si, en expliquant aux autres comment vous avez fait, si eux-aussi sont capables de prendre des petits bouts leur permettant de passer un palier. Mais attention, il ne faut pas faire de copier-coller, d’une fédération française à une fédération africaine, où les niveaux de développement ne sont pas du tout les mêmes, les niveaux de financement ne sont pas du tout les mêmes. Le but, c’est d’apporter quelque chose qui est entre la compétence, l’expérience et l’expertise, et je pense que cela n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd auprès de nos trois présidents.

Est-ce bénéfique d’unir ces trois fédérations ou cela risque-t-il de ralentir le projet ? 

Alors, ralentir, non, sauf que plus tu augmentes le nombre de personnes qui vont donner leur avis, plus tu attends les réponses. En dehors de cet aspect purement administratif, le fait de pouvoir travailler avec plusieurs disciplines est vraiment génial. On est dans quelque chose qui est transversal. Par exemple, le travail sur la féminisation, où l’on évoque la place de la jeune fille, de la jeune femme, que ce soit à l’école, que ce soit dans les clubs de sport, que ce soit dans les institutions, que ce soit dans la vie de tous les jours… il n’y a aucune différence. Que la jeune fille soit volleyeuse, handballeuse, ou basketteuse, les problématiques sont les mêmes. Autre exemple avec les officiels et les entraîneurs, on va travailler surtout sur la fonction de formateur de formateur, c’est quelque chose qui peut se faire de manière complètement transversale. On n’est pas là pour leur apprendre à faire un smash au volet, un tir au handball ou un shoot au basket. On est là pour leur apprendre, leur remémorer, les sensibiliser à quel est le travail et comment doit fonctionner un formateur de formateur, parce qu’il n’est pas là pour apprendre à des personnes à entraîner. Il est là pour apprendre à des personnes à devenir formateur des autres. Les différents sports apportent chacun leur grain de sable pour faire avancer les choses. Donc on se retrouve quasiment sur une notion transversale sur l’ensemble des thématiques. C’est super intéressant parce que ça permet aussi aux fédérations françaises d’échanger sur les bonnes pratiques, chose qu’on ne faisait pas avant.

La Fondation HAVOBA est-elle vraiment lancée ? 

Faire une fondation, pour une fédération, c’est extrêmement lourd, parce que personne ne l’a fait jusqu’à maintenant, sauf les grosses fédérations. La loi a évolué sur la création des fondations, ce qui fait qu’on a pu le faire assez facilement, sous l’égide de la Fondation du sport français (FSF). Le premier campus de mise en route s’est fait fin mai à Casablanca, pour réunir les présidents et les directeurs techniques nationaux. Ensuite, le deuxième campus un peu plus opérationnel a eu lieu à Tunis début septembre. Il a permis de réunir l’ensemble des référents sur l’ensemble des thématiques, et donc de pouvoir déterminer, d’affiner la problématique des programmes. Tous les acteurs, les différentes fédérations françaises et africaines ainsi que l’AFD ont échangé sur les lignes directrices à suivre. Le but était de croiser l’ensemble des informations, de découvrir l’environnement, même si beaucoup d’intervenants chez nous ont déjà pu arpenter l’Afrique, et donc, de choisir les thématiques importantes dans la structuration des fédérations africaines sur les trois disciplines. La Fondation HAVOBA est en ordre de marche, les actions sur le terrain ne vont plus tarder. HAVOBA, c’est parti !

Fondation Havoba