Tony Yoka peut-il perdre son titre olympique sur tapis vert ?

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By Stéphane Roy

Le Canadien Richard McLaren, qui avait été à l’origine du scandale sur sur le dopage d’Etat russe, a livré un nouveau rapport dans lequel il dénonce des résultats truqués en boxe aux JO de Rio en 2016. Le match du titre de Tony Yoka chez les poids lourds serait concerné !

Au vu de ce rapport, le boxeur britannique Joe Joyce, battu par Tony Yoka en finale aux Jeux olympiques 2016 de Rio, réclame la médaille d’or sur tapis vert. « Je suis convaincu que j’ai remporté le combat contre Tony Yoka et que je méritais la médaille d’or. Mais ce jour-là je n’ai pas été déclaré vainqueur et, sur le moment, je l’ai accepté », a expliqué vendredi Joyce sur ses réseaux sociaux. « S’il y a eu corruption, et il semble que ce soit le cas, j’ai confiance
dans la Fédération internationale de boxe (AIBA) et le Comité international olympique (CIO) pour garantir l’intégrité du sport et me décerner la médaille d’or », ajoute Joyce qui a mandaté une équipe d’avocats pour défendre ce dossier.

Le rapport McLaren est accablant. Il n’accuse ni les boxeurs ni leur entourage d’être intervenus directement pour peser sur les combats, mais dévoile un vaste système d’influence piloté au sommet de l’AIBA, la fédération internationale de boxe, alors dirigée par le Taïwanais Ching-Kuo Wu. L’enquête met particulièrement en cause le Français Karim Bouzidi, ex-directeur exécutif de l’AIBA, qui avait été limogé à trois jours de la fin des JO de Rio: il y a deux ans, il avait déjà été soupçonné de s’être entendu avec les juges-arbitres les plus réputés (labellisés « cinq étoiles » et censés rehausser le niveau de l’arbitrage) pour favoriser certains pays.

Cinq des six médailles françaises en boxe lors des JO-2016 de Rio, dont les titres de Tony Yoka et Estelle Mossely, figurent parmi les « combats suspects » de manipulation des arbitres, selon cette enquête de Richard McLaren.