Sport roi de l’autre côté de l’Atlantique, le basket n’attire plus autant de spectateurs qu’à son apogée. Mais quelles sont les raisons derrière cette subite chute d’audience ?
Depuis le début de la saison, les audiences télévisées de la NBA aux États-Unis connaissent une baisse spectaculaire. ESPN, l’un des principaux diffuseurs, rapporte une chute de 28 % par rapport à la saison précédente. Un constat alarmant, bien qu’il faille nuancer en prenant en compte les spectateurs internationaux et les abonnés au League Pass, le service de streaming officiel de la ligue.
Une concurrence féroce et des raisons multiples
Le commissaire de la NBA, Adam Silver, attribue en partie cette baisse à une forte concurrence médiatique. “Les World Series, avec des équipes comme les Yankees et les Dodgers, et l’élection présidentielle américaine ont capté une part importante de l’attention du public”, a-t-il déclaré. Cependant, ce phénomène s’inscrit dans une tendance de long terme : les audiences télévisées ont diminué de 48 % depuis 2012.
Pour certains, comme Shaquille O’Neal, le style de jeu actuel est un facteur clé. “On voit toujours la même chose. Les équipes ne font que tirer à trois-points”, critique l’ancien pivot, ajoutant même que “Stephen Curry a ruiné le jeu.” En effet, les statistiques montrent que les tentatives de tirs à trois-points explosent, avec des équipes comme les Boston Celtics tirant jusqu’à 51 fois par match derrière l’arc.
Le poids des superstars et des nouvelles générations
La stratégie de marketing centrée sur les superstars pourrait également jouer un rôle. Bien que la NBA ait produit des icônes mondiales comme Michael Jordan ou LeBron James, les nouvelles têtes d’affiche, comme Nikola Jokic, Luka Doncic ou Giannis Antetokounmpo, sont majoritairement étrangères. Cela peut créer une déconnexion avec le public américain, qui peine à s’identifier à ces joueurs venus de Serbie, de Slovénie ou de Grèce.
Des changements de consommation médiatique
Enfin, la télévision elle-même est en perte de vitesse, concurrencée par les réseaux sociaux et les plateformes numériques. La NBA domine largement Instagram avec 89 millions d’abonnés, bien devant la NFL (30 millions). Cette transition vers le numérique reflète une évolution des habitudes de consommation. Cependant, les coûts élevés pour suivre les matchs en intégralité sur différentes plateformes, même avec un League Pass, découragent les fans.
Malgré cette baisse, la NBA reste une ligue attractive : les droits télévisés ont été vendus pour 76 milliards de dollars sur onze ans. Reste à savoir si les ajustements nécessaires seront faits pour renouer avec son public traditionnel tout en capitalisant sur son audience mondiale.
The Bucks are the 2024 #EmiratesNBACup Champions! 🏆 pic.twitter.com/TiOp0m1iX7
— NBA (@NBA) December 18, 2024