Tadej Pogacar a conclu de manière magistrale sa campagne des classiques avec une nouvelle démonstration solitaire dimanche à Liège-Bastogne-Liège, survolant une fois de plus la compétition.
Dans une course sans suspense et un certain ennui, le champion du monde a remporté sa troisième Doyenne, l’absence totale de son principal rival, Remco Evenepoel, contribuant à cette impression de facilité. Le Belge, censé rivaliser avec le Slovène, a terminé très loin, à plus de trois minutes, alors que Pogacar franchissait la ligne d’arrivée en solitaire avec un peu plus d’une minute d’avance sur l’Italien Giulio Ciccone et l’Irlandais Ben Healy.
« Terminer ainsi la première partie de la saison, c’est génial. C’est une saison parfaite jusque-là, je suis vraiment heureux », a commenté le triple vainqueur du Tour de France.
Le Slovène a pris les commandes comme prévu dans la côte de la Redoute, à 34 km de l’arrivée. Il a accéléré très tôt, tandis qu’Evenepoel stagnait autour de la trentième position.
« Son équipe avait contrôlé la course, mais soudainement tous les coureurs de Quick-Step avaient disparu », a observé Pogacar. « Je pensais qu’ils s’économisaient pour la Redoute, mais quand j’ai regardé autour de moi, j’ai vu qu’Evenepoel n’était pas là. Cela m’a aussi encouragé à accélérer. »
Une facilité déconcertante
Immobile sur sa selle, Pogacar s’est échappé avec une aisance déconcertante, ne semblant absolument pas forcer. « J’ai voulu tester mes jambes, voir au sommet si l’écart était suffisamment grand pour continuer seul. Je me sentais bien, alors j’ai décidé de partir », a-t-il expliqué.Une fois Pogacar parti, l’intérêt de la course s’est rapidement déplacé sur la bataille pour la deuxième place. Un groupe de quatre coureurs, composé de Tom Pidcock, Ben Healy, Giulio Ciccone et Julian Alaphilippe, s’est d’abord détaché, l’ancien champion du monde montrant un bon niveau dans la Redoute, alors que Romain Bardet, pour sa dernière Doyenne, rencontrait un problème mécanique.
Cependant, Alaphilippe a explosé dans la Roche-Aux-Faucons, la dernière difficulté du jour, tout comme Evenepoel, manifestement démoralisé.
Au final, Ciccone a dominé Healy au sprint, résistant de justesse à un peloton revenant fort, où Axel Laurance s’est distingué avec une belle huitième place, meilleure performance française du jour.
Avec cette troisième victoire à Liège-Bastogne-Liège, après celles de 2021 et 2024, Pogacar ancre encore un peu plus son nom dans la légende du cyclisme.
Son neuvième Monument
Le leader d’UAE devient le deuxième coureur après Eddy Merckx, considéré comme le plus grand de tous les temps, à remporter dans la même année le Tour des Flandres et Liège-Bastogne-Liège.
Le champion du monde, qui avait écrit un mot en mémoire de la mère de sa compagne, décédée il y a trois ans, sur son dossard, devient également le premier à monter sur le podium de six Monuments consécutifs.
Avec ses neuf Monuments – les cinq classiques majeures du calendrier – Pogacar rejoint Fausto Coppi, Sean Kelly et Costante Girardengo à la troisième place du classement all-time. Eddy Merckx reste en tête avec 19 Monuments, dont cinq Doyennes.
Sa victoire à Liège marque la fin d’une campagne des classiques où Pogacar a brillé sur tous les fronts.
Il termine avec quatre victoires et trois podiums en sept courses (vainqueur des Strade Bianche, du Tour des Flandres, de la Flèche Wallonne et de Liège-Bastogne-Liège, deuxième de Paris-Roubaix et de l’Amstel Gold Race, troisième de Milan-Sanremo).
« Content de rentrer à la maison », a-t-il ajouté, annonçant qu’il fera une pause de plus d’un mois avant de revenir en compétition lors du Critérium du Dauphiné en juin, pour préparer son grand objectif : le Tour de France (5-27 juillet), où il visera une quatrième victoire.