Tadej Pogacar au défi de Paris-Roubaix : un monument du cyclisme en ébullition

Après son sacre au Tour de France l’an dernier, le Slovène tentera de surmonter « l’enfer du Nord » au mois d’avril.

Le 13 avril prochain, Paris-Roubaix connaîtra un tournant historique avec la première participation de Tadej Pogacar à la Reine des classiques. Ce Monument, réputé pour sa dangerosité et ses pavés impitoyables, sera le théâtre d’un nouveau duel tant attendu entre le Slovène et Mathieu van der Poel.

L’annonce faite par UAE Team Emirates a secoué le monde du cyclisme : pour la première fois depuis Greg LeMond en 1991, un vainqueur sortant du Tour de France prendra le départ de l’épreuve. Avant lui, Bernard Hinault en 1982 et Eddy Merckx en 1975 avaient osé relever ce défi, mais peu de grimpeurs au gabarit de Pogacar s’y sont risqués.

Un place dans l’histoire ?

Malgré cela, le Slovène de 26 ans a déjà prouvé son incroyable polyvalence : avec trois Tours de France, un Giro et sept Monuments à son actif, dont le Tour des Flandres en 2023, il se pose comme un candidat sérieux à la victoire. « C’est un grand moment pour le cyclisme. On n’avait pas vu un vainqueur du Tour capable de viser la gagne sur Paris-Roubaix depuis bien longtemps », a déclaré Thierry Gouvenou, directeur de la course.

Pogacar devait initialement participer au Grand Prix E3 et à Gand-Wevelgem, mais son équipe a finalement accepté d’ajuster son programme pour qu’il puisse s’attaquer à l’Enfer du Nord. Il y retrouvera notamment Mathieu van der Poel, double tenant du titre, ainsi que des outsiders comme Wout Van Aert et Filippo Ganna.

Un risque avant le Tour de France ?

Ce pari audacieux n’est cependant pas sans risques. Paris-Roubaix, avec ses six millions de pavés souvent disjoints, est l’une des courses les plus dangereuses du calendrier. Une chute pourrait compromettre ses ambitions sur le Tour de France, objectif prioritaire de son équipe. « Il a encore du temps pour courir Paris-Roubaix », estimait son manager Mauro Gianetti il y a quelques semaines. Mais Pogacar avait déjà semé le doute en publiant une vidéo de reconnaissance dans la mythique trouée d’Arenberg.

Le suspense est donc levé : le 13 avril, Pogacar tentera d’écrire une nouvelle page de l’histoire du cyclisme sur les pavés de Roubaix. Face à un Van der Poel au sommet de son art, le Slovène devra déjouer les écueils de l’épreuve la plus exigeante de la saison pour s’imposer encore un peu plus comme l’un des plus grands de sa génération.