À seulement 22 ans, Jeanne Sadran jongle (et avec succès !) entre ses études à l’emlyon et sa carrière de cavalière de saut d’obstacles. Rencontre avec une jeune femme passionnée… et déterminée ! PROPOS RECUEILLIS PAR VANESSA MAUREL. Extrait du WOMEN SPORTS N°33.
WOMEN SPORTS : COMMENT VOTRE HISTOIRE AVEC L’ÉQUITATION A-T-ELLE COMMENCÉ ?
JEANNE SADRAN : Je n’ai pas grandi dans un environnement équestre. Comme beaucoup d’enfants, j’ai commencé au poney-club et j’ai rapidement accroché. Depuis, je n’ai jamais cessé de monter à cheval.
QU’EST-CE QUI VOUS ATTIRE DANS CE SPORT ?
J’adore l’animal en lui-même. Passer du temps avec les chevaux, c’est une expérience fascinante et enrichissante. Ensuite, j’aime la compétition. Donc clairement l’équitation me permet de marier les deux !
QUELS SONT LES MOMENTS LES PLUS MÉMORABLES DE VOTRE JEUNE CARRIÈRE ?
Le souvenir marquant le plus proche est ma deuxième place à l’étape de Coupe du monde en février dernier. J’étais si heureuse. C’était un accomplissement extraordinaire et une belle récompense pour tout le travail fourni.
COMMENT AVEZ-VOUS RÉUSSI À CONCILIER ÉTUDES ET SPORT DE HAUT NIVEAU ?
J’ai suivi un cursus avec des horaires aménagés dès le lycée, ce qui m’a permis de m’entraîner tout en étudiant. Souvent, j’avais cours de 8h à 13/14h, puis j’avais l’après-midi pour m’entraîner. Après le baccalauréat, alors que je cherchais des études supérieures qui pouvaient rester dans ce même rythme, j’ai découvert l’emlyon. Aujourd’hui, j’y étudie. Je suis le programme BBA (Bachelor in Business Administration). C’est très bien adapté aux sportifs de haut niveau.
QU’EST-CE QUI VOUS PLAÎT PARTICULIÈREMENT À L’EMLYON ?
Les personnes qui nous entourent dans l’école. Elles ne nous veulent que du bien. Ils veulent qu’on y arrive dans nos deux projets (sportif et scolaire), ce qui nous laisse l’opportunité de se donner à fond, que ce soit en sport ou dans les études. En plus de ça, le cursus me plaît, et les professeurs sont hyper impliqués.
COMMENT L’ÉCOLE VOUS SOUTIENT-ELLE DANS VOS ENGAGEMENTS ?
Elle s’intéresse toujours à nous, elle nous demande souvent comment ça se passe sur les compétitions, les entraînements, et aussi elle s’inquiète de savoir si on n’est pas trop surchargé. Elle prend le temps de savoir comment on se sent dans l’école. Et surtout, emlyon s’adapte à nous. Par exemple, si l’on ne peut pas être présent pour un examen en raison de compétitions im- portantes, ils s’adapteront. Ils trouvent toujours une solution pour nous aider.
DANS CE CONTEXTE, QUELS SONT VOS OBJECTIFS FUTURS ?
Je souhaite bien finir l’année et monter encore dans le classement mondial. Actuellement, je suis deuxième chez les moins de 25 ans.
QUEL CONSEIL DONNERIEZ-VOUS À D’AUTRES ÉTUDIANTS SPORTIFS ?
Je leur conseillerais de saisir l’opportunité de poursuivre leurs deux projets. Le sport de haut niveau est difficile. Il y a beaucoup d’échecs, de frustrations, donc il est important à mon sens d’avoir une porte de sortie. C’est aussi intéressant de pouvoir rencontrer d’autres personnes que celles de notre univers sportif. Si l’on peut continuer de me- ner de front ces deux projets, c’est une chouette opportunité !
ET UN CONSEIL SPÉCIFIQUE POUR LES JEUNES FILLES QUI RÊVENT DE PERFORMER DANS LE SPORT ?
Il faut croire en ses rêves, être travailleuse, motivée, et s’entourer des bonnes personnes pour pouvoir essayer d’atteindre ses objectifs.
DEXTER ET JEANNE, UNE HISTOIRE QUI «MATCHE» !
« C’est vrai qu’il faut que ça matche bien entre le cheval et le cavalier. Il y a toujours une période de connaissance, et on sent assez rapidement si on va bien s’entendre, ou non. Mon cheval s’appelle Dexter. C’est est un étalon de 11 ans que j’ai depuis ses 6 ans. J’ai fait toute sa formation avec lui. C’est un cheval qui a beaucoup de caractère mais il est extrêmement fidèle et donne tout pour son cavalier. »