Le litige opposant Lassana Diarra à la FIFA, vieux de dix ans, vient d’aboutir à un jugement potentiellement révolutionnaire pour le marché des transferts. La Cour de justice de l’Union Européenne (CJUE) a donné raison à l’ancien footballeur français, en déclarant que certaines règles de la FIFA, en particulier le mécanisme de « codébition » dans les transferts, contreviennent au droit de l’Union européenne.
Ce mécanisme obligeait tout club recrutant un joueur à payer solidairement l’indemnité due par ce dernier en cas de rupture unilatérale de contrat. L’affaire remonte à la rupture du contrat de Diarra avec le Lokomotiv Moscou, qui l’avait accusé de cesser d’honorer son engagement sans juste cause. Le club russe réclamait alors 20 millions d’euros d’indemnité, rendant impossible un transfert de Diarra au Sporting Charleroi. Soutenu par la FIFPRO, Diarra a porté l’affaire devant la CJUE, arguant que ces règles FIFA l’empêchaient de poursuivre sa carrière et contrevenaient à la libre circulation des travailleurs en Europe.
La CJUE a conclu que ces règles sont contraires au droit européen, car elles dissuadent les clubs d’engager un joueur en raison des risques financiers encourus. Cette décision pourrait marquer une nouvelle ère pour les transferts, dans laquelle les joueurs auraient plus de liberté pour rompre leurs contrats sans craindre de lourdes indemnités.