En plus de s’adjuger la première place du groupe 2 de la Ligue des Nations A, les Bleus ont retrouvé certaines certitudes évaporées depuis de nombreux mois, face à un adversaire prometteur. Une victoire pleine d’espoir pour l’avenir.
Il est un peu plus de 22h50 sur la pelouse de San Siro, et les Bleus peuvent exulter. Ils viennent de remplir leur contrat, qui était de battre l’Italie par deux buts d’écart pour s’emparer de la première place du groupe. La « mission » dont parlait le capitaine d’un soir Ibrahima Konaté est accomplie. Avec 13 points et une différence de buts de +6, l’équipe de France passe devant l’Italie, avec le même nombre d’unités mais un différentiel de +5.
Pourtant, peu de monde voyait les Tricolores venir gêner une équipe italienne en plein renouveau, sous la houlette du génie Luciano Spalletti, champion d’Italie avec Naples il y a un an et demi. Malgré un Euro 2024 calamiteux, durant lequel la Squadra Azzurra est sortie sans gloire face à la Suisse en huitièmes de finale (0-2), Spalletti est resté en poste pour tenter de refaire de l’Italie une grande nation du football. Dès le premier match de cette Ligue des Nations le 6 septembre, la Nazionale était venu punir les Bleus au Parc des Princes (1-3). Ce soir-là, le collectif italien avait marché sur le onze tricolore, qui avait ainsi une revanche à prendre sur ce match dimanche soir.
Bien que le fond de jeu reste insipide, l’équipe de France semble avoir retrouvé une âme, des vertues collectives, de l’envie, avec l’impression retrouvée d’une certaine puissance qui rend ces Bleus irresistibles pour leurs adversaires. Un air de déjà-vu… La dernière fois que la France a dégagé cette force collective, c’était face à l’Angleterre, en quarts de finale de la Coupe du monde au Qatar (2-1). Sans être géniale, bousculée à de nombreuses reprises, mais avec une solidité défensive à toute épreuve, et une efficacité offensive clinique. Sur la pelouse de Milan, trois coups de pieds arrêtés ont suffi pour mettre l’Italie à genou sur ses terres.
Rabiot et Digne, valeurs sûres pour le futur
Un succès acquis grâce à la superbe prestation d’Adrien Rabiot et Lucas Digne. Auteur d’un doublé de la tête, le premier depuis Zinedine Zidane en finale de la Coupe du monde 1998 contre le Brésil, Rabiot a brillé par sa présence rassurante au milieu de terrain, montrant au passage à tous ceux qui doutaient de lui qu’il n’est plus très loin de retrouver son meilleur niveau. Les deux offrandes pour le « Duc » sont l’oeuvre de Lucas Digne, qui a déposé un amour de coup-franc sur la barre de Vicario, avant que ce dernier ne pousse le ballon du dos dans son propre but. Un scénario cruel pour le portier italien mais une petite déception pour Digne, qui ne se verra pas attribué au tableau d’affichage le mérite de ce superbe coup de patte. Une phase arrêtée que l’arrière gauche avoue travailler au quotidien avec son club d’Aston Villa. La méforme de Théo Hernandez combinée à l’absence de Ferland Mendy ont permis à l’ancien Lillois de réintégrer le groupe France. Et il semble avoir enfin saisi sa chance au bon moment. Les certitudes défensives qu’il a montrées ainsi que son apport offensif ont indéniablement rebattu les cartes au poste d’arrière gauche. D’autant plus que Théo Hernandez, très performant sur le plan offensif, n’a jamais rassuré sur ses aptitudes défensives. De son côté, Ferland Mendy serait déçu de son traitement en équipe de France et ne serait plus motivé pour revenir en Bleu.
La révélation Manu Koné
Un autre joueur a marqué des points précieux, il s’agit de Manu Koné. Le nouveau joueur de la Roma a ébloui ce match par son abattage au milieu de terrain. Récupérant de précieux ballons, il a permis à Rabiot et Guendouzi de se projeter vers l’avant plus facilement. Une vraie révélation qui pourrait s’avérer problématique pour Aurélien Tchouaméni, absent de ce rassemblement, et dont les performances actuelles n’en font plus un titulaire indiscutable en équipe de France.
Le 4-3-1-2 mériterait d’être revu
Toutefois, un bémol subsiste concernant les attaquants, qui n’ont pas marqué en Italie, après être restés muets contre Israël. En effet, Randal Kolo-Muani a été relativement transparent sur le front de l’attaque. En revanche, Marcus Thuram s’est démené en électron libre qui tourne autour de Kolo-Muani. Sans être exceptionnel, il a été précieux pour mener les contre-attaques des Tricolores. Il y a longtemps que Thuram n’avait pas montré un visage encourageant en équipe de France, et c’est peut-être lié au fait qu’il évoluait exactement au même poste que celui qu’il occupe à l’Inter Milan. Le même constat peut être effectué pour Christopher Nkunku, placé en meneur de jeu derrière la paire Kolo-Muani-Thuram. Volontaire mais parfois maladroit dans le dernier geste, le milieu offensif de Chelsea s’est tout de même procuré une belle occasion avec une frappe de l’extérieur de la surface détournée par Vicario à la 58e minute.
Bien que les coups de pied arrêtés aient permis aux Bleus de gagner en Italie, ce système en 4-3-1-2 mériterait d’être revu en 2025 car il permet à tous les joueurs de s’exprimer dans leurs postes de prédilection, spécialement au niveau du trio offensif.
Par ailleurs, si Kolo-Muani peut remplir le rôle de numéro neuf, l’avantage d’un système à deux pointes permettrait d’aligner deux attaquants au profil hybride. L’idée serait d’accompagner Kylian Mbappé lorsque ce dernier fera son retour en Bleu.
Konaté, capitaine permanent ?
Enfin, le brassard de capitaine pourrait changer de propriétaire ces prochains mois, d’autant plus que Didier Deschamps va évoquer le sujet avec l’actuel détenteur Kylian Mbappé. Ibrahima Konaté a impressionné dans ce rôle lors de ce rassemblement automnal. Il représente donc une alternative crédible, même si cela dépendra aussi de son statut de titulaire en défense centrale. Une chose est sûre : son entente avec William Saliba est prometteuse, et la charnière Saliba-Konaté semble partir avec une longueur d’avance sur toutes les autres.
Si l’année 2024 n’a pas été de tout repos, les joueurs de l’équipe de France et Didier Deschamps finissent l’année en beauté, avec des certitudes retrouvées, ce qui annonce la possibilité de jours meilleurs pour l’année 2025. Rendez-vous en mars pour de nouvelles aventures, avec en ligne de mire les quarts de finale de la Ligue des Nations, dont le tirage au sort aura lieu ce vendredi à Nyon (Suisse). La France affrontera une des équipes classées à la deuxième place de son groupe : la Croatie (groupe 1), les Pays-Bas (groupe 3) ou le Danemark (groupe 4). La confrontation aller-retour aura lieu les 20 et 23 mars, avec le match retour programmé au Stade de France.
En attendant 2025, bonnes vacances les Bleus !