Ex-PSG : Les confessions d’Ekitike sur son passage à Paris !

Ancien flop du PSG, Hugo Ekitike renaît de ses cendres avec Francfort. Il enchaîne les buts et les belle performances. Le buteur français est revenu sur son passage complexe dans club de la capitale. 

Un joueur métamorphosé. Il est passé de remplaçant avec très très peu de temps de jeu​ au PSG, à titulaire indiscutable à Francfort. Avec 11 buts et 5 passes décisives depuis le début de la saison, il crève l’écran. Ce dernier s’est confié sur sa carrière quelques peu rocambolesque pour TNT Sport. 

Vous êtes à Francfort depuis février, votre première année en Allemagne est presque terminée. Diriez-vous que cela valait la peine de venir ici ?

Ça valait le coup de venir, parce que ça se passe vraiment bien. Mais je m’en doutais. Tout le monde ne l’a pas forcément vu du même œil, mais moi, j’étais assez confiant. J’avais beaucoup parlé avec les gens ici avant de venir et je savais que j’allais être dans un bon cadre pour pouvoir évoluer. Les résultats montrent que c’est un bon choix.

Vous attendiez-vous à performer si vite alors que vous restiez sur une année et demie très difficile à Paris ?

Quand je suis arrivé, j’étais sur le banc. Physiquement, c’était difficile, je ne vais pas mentir. La compétition, ça n’a rien à voir avec les entraînements. J’ai tout de suite compris que, techniquement, j’étais au niveau pour jouer ici mais que j’avais aussi le paramètre physique à améliorer. À partir du moment où j’ai trouvé de la stabilité, le coach m’a fait confiance et je dirais que les choses deviennent plus faciles. Je sais que je peux encore faire beaucoup plus.

Est-ce que c’est plus facile de briller en Bundesliga pour un attaquant qu’en France ?

Je dirais que c’est un championnat différent, basé sur l’attaque. Peu importe le match, il y a toujours du spectacle. Les 15 dernières minutes sont toujours assez folles quand les résultats sont serrés. Peu importe contre qui tu joues. Par exemple, on bat Bochum 7-2 et la semaine d’après, ils font match nul contre Leverkusen. Tu te demandes comment c’est possible. C’est ça qui rend pour moi ce football si attrayant. L’an dernier, l’Allemagne place deux finalistes en coupes d’Europe avec Leverkusen et Dortmund. Ce n’est pas anodin. Après, je dirais que pour un attaquant, il y a plus d’espace. Forcément, ça aide. Mais mettre des buts, c’est difficile. C’est pour ça que tout le monde ne le fait pas non plus.

Vous avez retrouvé votre niveau aujourd’hui. À Paris, vous n’avez jamais douté de vos qualités à force de ne plus jouer ? 

Je suis un être humain. Je me remets toujours en question quand ça ne va pas. Mais je pense que j’ai bien été construit. J’ai des bonnes personnes autour de moi qui m’accompagnent. J’ai gardé le taux de confiance nécessaire pour pouvoir repartir, même quand j’étais au plus bas, même quand j’avais l’impression de ne plus exister. Je me suis reconcentré sur ce que je devais faire. Et je suis reparti déterminé pour montrer que j’existe.

Réussir après votre échec à Paris, est-ce que c’est aujourd’hui votre plus grande fierté ?

Mais ce n’était pas la première fois où je me retrouvais dos au mur. Je suis parti au Danemark à 18 ans. Au départ, je ne jouais pas là-bas. Et il a fallu que je prouve mes qualités. Pareil à Reims, quand je reviens, je ne suis pas l’attaquant titulaire en début de saison. Je me fais confiance même quand personne ne me fait confiance. 

Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur votre cas. On a parlé de dépression, de burn-out à Paris. Est-ce que c’est vrai ? 

Non, il s’est passé beaucoup de choses. Après, moi, je vois les choses de manière très sage. Je me dis que chaque chose arrive pour une bonne raison. Je pense que j’ai tiré ce que je devais tirer de mon passage à Paris. Et ça va me servir aujourd’hui, demain et partout où je serai. 

Et qu’en avez-vous tiré alors ?

La patience, la résilience. Savoir encaisser. Apprendre à gérer la critique. Ce que je n’avais pas connu avant de jouer pour Paris. C’est une formation dans ma vie d’homme.

Généralement, les meilleurs espoirs de L1 partent pour l’Allemagne puis vont dans un grand club européen. Vous n’avez pas fait les choses dans le même ordre. Est-ce qu’avec du recul, vous ne vous dites pas que vous êtes parti trop tôt à Paris ? 

Non, j’avais fait une bonne saison à Reims alors que je n’avais même pas beaucoup joué. Je me suis retrouvé avec des choix à faire. Franchement, je n’ai aucun regret. Aucun regret. Je comprends les gens qui pensent qu’il faut une étape intermédiaire. C’est assez logique. C’est normal. Mais il y a aussi des joueurs qui s’imposent directement. Pourquoi pas moi ? Ça ne s’est pas fait. C’est comme ça.

Qu’est-ce que vous gardez de votre passage à Paris ? Vous étiez attaquant au milieu des Neymar, Messi, Mbappé. C’est une richesse incroyable.

Justement, c’est ça le truc. A ce moment-là, je ne voyais pas les choses comme ça parce que je voulais jouer. Mais c’est maintenant, après avoir passé beaucoup de temps chez moi à devoir réfléchir sur ce qui s’est passé que j’ai compris que j’ai eu la chance d’être à un endroit où personne n’a été. Je suis toujours en quête d’apprentissage. J’ai la soif d’apprendre. Je me suis rendu compte qu’au final, j’avais peut-être passé un an et demi à observer, à voir les meilleurs joueurs du monde faire leurs gammes à l’entraînement et même en match. Parfois de près, parfois d’un peu plus loin.

C’est aussi de la confiance sans doute. Parfois, on vous voyait rentrer en jeu avec le PSG et vous n’étiez pas dans votre assiette… Aujourd’hui, vous n’êtes plus le même. Quelle part à la confiance dans les performances d’un joueur ?

Après, il n’y a pas que la confiance. Il y a aussi le bien-être, bien sûr. Le bien-être mental. Il y a trop de paramètres qui font que tu joues mieux au foot. C’est dur à expliquer. La confiance, c’est un truc que tu as, et je pense que c’est aussi un truc que tu dois aller chercher. Elle se mérite, elle ne vient pas toute seule. 

Vous êtes très bon à Francfort après avoir connu des difficultés à Paris. Randal Kolo Muani connaît l’expérience inverse. Le foot, ce n’est pas qu’une affaire de niveau mais aussi de contexte.

(Léger silence) Forcément. Quand je vois la situation dans laquelle il est… Jouer au PSG, c’est particulier. Ce club est particulier et ça ne va pas forcément à tout le monde. Personne n’est à sa place. Personne ne sait ce qu’il vit. Personne ne sait ce qu’il traverse. Mais bien sûr, on a déjà vu qu’il était un très bon joueur.

Propos retranscrit par Eurosport 

Un entretien laissant voir la maturité gagnée par Ekitike depuis son arrivée en Allemagne. Francfort affronte Lyon ce soir en Ligue Europa, en espérant qu’il ne se rappelle pas au bon souvenir de son passage en France.