Quelque chose se brise à Manchester City. Intouchables depuis quatre ans avec quatre titres de Premier League et une Ligue des Champions, les hommes de Guardiola s’effritent à la surprise générale. Ce qui n’était qu’une ombre en arrière-plan s’est transformé en une série noire : quatre défaites d’affilée, du jamais vu pour Pep, et une première pour le club depuis… 2006.
En l’absence de cadres essentiels, le collectif vacille, à la fois vulnérable et méconnaissable. L’équipe de Guardiola est aux antipodes de ce qu’elle affichait les précédentes saisons, et la situation actuelle du club soulève certaines questions. La mécanique bien huilée de City est-elle en train de gripper pour de bon, ou n’est-ce qu’une simple secousse avant le retour au sommet ?
L’impact des absences : Rodri, Dias et les autres
Jusqu’au 26 octobre dernier, tout semblait encore aller pour le mieux. City dominait le Sparta Prague (5-0), puis enchaînait avec Southampton (1-0) en championnat. Et puis, l’incompréhension : défaite en Cup à Tottenham (2-1), défaite à Bournemouth (2-1), débâcle au Sporting Portugal en Ligue des Champions (4-1), puis nouveau revers en Premier League à Brighton (2-1). “Eh bien… bienvenue ! Il y a toujours une première fois dans la vie. C’est mon défi, j’adore ça », a réagi Guardiola après la défaite contre les Seagulls, qui préfère voir le verre à moitié plein.
Pourquoi City galère autant ces derniers temps ? L’une des grandes raisons reste évidemment l’absence de Rodri. Le nouveau Ballon d’Or est essentiel pour son rôle de régulateur au milieu, et représente à lui seul la colonne vertébrale de l’équipe mancunienne. Sans lui, City a perdu en équilibre et en maîtrise, d’autant que Guardiola doit également dealer avec les absences de Dias et Stones en défense, ainsi qu’un De Bruyne à peine remis. “Nous ne sommes pas capables de faire 90 minutes au plus haut niveau actuellement”, a admis froidement le technicien espagnol.
Doute sur le plan sportif, doute sur l’avenir aussi
Arrivé en 2016, Pep n’a rien connu d’autre que le succès et la gloire à City. Son palmarès est exceptionnel : 6 Premier League, 1 Ligue des Champions, 2 Coupes d’Angleterre, 4 League Cup, 3 Community Shields, 1 Supercoupe de l’UEFA… Mais, pour la première fois, le doute s’installe. Le Catalan, dont le contrat arrive à échéance en juin, reste flou sur son avenir, et un renouvèlement de contrat ne semble pas à l’ordre du jour. Pourtant, l’entraîneur de City refuse encore d’abdiquer : “Je ne reculerai pas, j’ai plus que jamais envie de le faire“.
Liverpool simplement trop fort cette saison ?
“Peut-être qu’après six titres de Premier League gagnés en sept ans, peut-être qu’une autre équipe mérite de gagner“, soufflait Pep avec un soupçon de bluff après la défaite à Brighton (2-1). Une chose est sûre, Liverpool s’affirme sous la houlette d’Arne Slot et caracole en tête du championnat avec cinq points d’avance pendant que City tente de se réorganiser. Les Reds sont redoutables cette saison et semblent bien déterminés à rééditer le coup de la saison 2019/2020, seule année où le titre de Premier League avait échappé à Guardiola.
“Nous devons prendre nos responsabilités”, confiait Ilkay Gundogan le week-end dernier. En effet, après la trêve internationale, City retrouvera Tottenham et Liverpool, des chocs qui pourraient déjà s’avérer décisifs pour la suite de la saison.