Après les incidents de La Mosson, Jean-Louis Gasset avait proposé sa démission la semaine dernière mais elle a été refusée par ses dirigeants, qui lui ont même proposé d’être le grand patron du sportif. Sera-t-il le symbole du sursaut montpelliérain au moment où la chute du club semble inéluctable ?
Le week-end dernier, Montpellier sombrait à domicile face à Saint-Etienne, à onze contre dix (0-2). La tribune Etang de Thau s’est enflammée dans tous les sens du terme à la 63e minute de jeu. Le match s’est finalement arrêté et la commission de discipline doit statuer du sort de la rencontre. Sera-t-elle rejouée ? Ou y aura-t-il victoire de Saint-Etienne sur tapis vert (3-0) ? Rien n’est moins sûr.
En coulisses, la semaine dernière a été marquée par la réunion entre l’entraîneur de Montpellier Jean-Louis Gasset et ses dirigeants. Très marqué par les évènements du match ainsi que par le contexte pesant entourant le club héraultais, le coach de 71 ans a proposé sa démission, qui a été refusé par les décideurs montpelliérains. Au contraire, le président Laurent Nicollin et son frère Olivier, patron du groupe éponyme, ont proposé au technicien de devenir le patron du secteur sportif, avec des pouvoirs élargis, du centre de formation jusqu’à l’équipe première. Bien que flatté par cette marque de confiance, Gasset n’a pour le moment pas donné suite à cette proposition, étant focalisé sur la situation sportive catastrophique de son club de cœur, qui souffre de nombreux maux.
Des cadres défaillants et un manque de professionnalisme à tous les étages
Montpellier souffre de nombreux problèmes en interne. Le principal souci concerne la défaillance des cadres de l’équipe première, qui n’évoluent pas à leur meilleur niveau, c’est le moins que l’on puisse dire, et qui ne brillent pas non plus par leur exemplarité.
Jordan Ferri est en la meilleure illustration. Suspendu face à Saint-Etienne, l’ancien Lyonnais ne s’est pas rendu à La Mosson pour soutenir ses coéquipiers. Par ailleurs, d’autres joueurs font parler d’eux par leurs virées nocturnes. S’il est habituel que des footballeurs profitent de leur jeunesse, le timing est mal venu. Le fait que des joueurs fassent la fête entre deux matchs alors que leur attitude sur le terrain laisse à désirer passe très mal auprès des amoureux du club héraultais. Surtout lorsque l’on sait que Montpellier en est à six défaites d’affilée, et que l’intensité des entraînements est faible.
Si l’on ajoute les blessures diplomatiques validées par des membres du staff (selon plusieurs sources), ainsi que la mainmise exercée par des agents sur le centre de formation, cela forme un cocktail explosif qui détruit le club de La Paillade à petits feux.
Michel Der Zakarian, débarqué à l’automne, avait déjà constaté le problème que posaient les cadres de l’équipe, amenés à prendre en main les jeunes pousses de l’effectif, mais qui ont préféré profiter de la situation pour renforcer leur statut. Les jeunes joueurs sont restés livrés à eux-mêmes et ne progressent pas.
Un mercato d’hiver raté
Venus renforcer l’équipe au mois de janvier, Bamo Meité et Andy Delort n’ont pas le rendement escompté. Le premier a déjà perdu sa place de titulaire quand le deuxième peine à retrouver sa forme d’antan du haut de ses 33 ans.
De son côté, Vitorino Hilton, ancien joueur du club venu renforcer le staff ces derniers mois, peine à assumer pleinement son rôle. Certains joueurs se sont notamment plaints de son manque d’implication et de communication.
Quel avenir pour Montpellier ?
Si un maintien de Montpellier en Ligue 1 parait utopique pour le moment, il reste tout de même huit matchs à jouer, et le club héraultais n’est qu’à six points du Havre, 16e et actuel barragiste. La décision de la commission de discipline de reprendre le match contre Saint-Etienne à la 63e minute pourrait bien être une opportunité inouïe pour le club du Sud de la France de changer son destin en Ligue 1.
Quoi qu’il arrive en cette fin de saison, les dirigeants de Montpellier sont sûrs d’une chose : les cadres de l’équipe seront vivement poussés vers la sortie au mois de juin, afin de reconstruire un projet cohérent. Par ailleurs, les décideurs héraultais espèrent que Jean-Louis Gasset sera la pierre angulaire de ce projet. Ils ont même proposé à leur coach de choisir son successeur pour la saison prochaine.