OM : enfin des pépites au centre de formation ?

Nommé directeur du centre de formation de l’Olympique de Marseille en décembre 2024, Lassad Hasni, dit « Titou », s’est longuement confié à La Provence sur sa vision du travail de formateur, les ambitions du club, et la quête éternelle du « prochain Samir Nasri ».

Ancien joueur et éducateur reconnu, passé notamment par l’OGC Nice, Lassad Hasni est désormais en charge de faire éclore les talents de demain au sein d’un club qui entretient un rapport très émotionnel avec ses jeunes. « Mon objectif, c’est de me lever le matin avec la patate, de prendre du plaisir dans ce que je fais », confie-t-il. Mais quand on lui parle du rêve de sortir un nouveau Nasri, la réponse est claire : « Ce joueur sortira grâce à lui-même et à son entourage. Pas grâce à moi. »

Un centre en mutation et des jeunes en attente d’opportunités

Si la nostalgie de la génération Nasri pèse encore sur le centre de formation marseillais, Hasni préfère tracer une nouvelle voie : former des joueurs adaptés au niveau d’exigence européen. « L’OM est un club européen, avec une renommée internationale. On doit préparer nos jeunes à cela. On veut qu’ils soient prêts à s’entraîner avec les pros, puis à intégrer le groupe et enfin jouer. »

Le club ne manque pas de talents. Vainqueur de la Coupe Gambardella en 2024, l’OM peine toutefois à donner une véritable chance aux éléments de cette génération, comme en témoigne le départ d’Enzo Sternal à Anderlecht pour obtenir du temps de jeu. D’autres comme Keyliane Abadallah ou Darryl Bakola suscitent aussi beaucoup d’espoirs.

Un lien fort avec De Zerbi et des passerelles réelles

Mais l’arrivée de Roberto De Zerbi semble avoir rétabli un lien plus direct entre les pros et la formation. « J’ai passé plusieurs heures avec lui à parler de foot, des jeunes, de ses attentes. C’est rare pour un formateur d’avoir cet accès. Les passerelles sont excellentes », affirme Hasni.

Le coach italien n’hésite pas à solliciter des jeunes pour compléter les séances ou même les intégrer en match. Robinio Vaz, arrivé de Sochaux à l’été 2024, a ainsi joué 74 minutes avec les pros en Ligue 1 et délivré une passe décisive.

Des outils et une méthodologie renforcés

Pour accompagner cette dynamique, l’OM a renforcé son accompagnement : entraînements individualisés, championnat interne, confrontations face à des équipes de N1, N3 ou des clubs européens comme Arsenal ou Bruges. « On veut leur donner un bagage. Il faut être prêt le jour où le coach demande un joueur », insiste Titou.

Le cas Samy Bedja, la pépite déjà scrutée

Parmi les grands espoirs du centre figure Samy Bedja, milieu offensif de 14 ans, déjà suivi par le Barça et Manchester United. Hasni ne s’est pas exprimé directement sur son cas, mais il croit en l’émergence prochaine de nouvelles figures marseillaises capables de faire vibrer le Vélodrome.

« Il y a de très bons joueurs. Ils ressemblent à leur ville. Il faut être patient ». Le message est clair : pas besoin d’un « nouveau Nasri », mais de vrais Marseillais prêts à écrire leur propre histoire.