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Que se passe-t-il dans la tête de Luis Enrique ?

Mercredi, le PSG a été balayé par Newcastle (4-1), lors de la 2e journée de Ligue des champions. La faute à un schéma tactique hautement imprudent imposé par Luis Enrique. Et le plus grave, c’est que l’intéressé ne reconnaît pas son erreur !

Aligner ensemble quatre attaquants de la classe tels que Kylian Mbappé, Ousmane Dembélé, Gonçalo Ramos et Randal Kolo Muani peut être tentant. Le faire en Ligue des champions sur la pelouse d’un grand club anglais, sans jamais avoir testé ce dispositif avec ces joueurs-là relève du pari audacieux, pour le moins. Plus grave encore, ne pas rééquilibrer son milieu de terrain après 20 minutes de jeu lorsque son équipe prend l’eau, ressemble à un entêtement, qui s’ajoute à l’erreur initiale. Mais alors attention, le coup de massue finale est à venir : après la rencontre, lorsqu’on lui demande si son système est en cause dans la déroute du soir, la réponse de Luis Enrique fuse : « C’est le meilleur système et je continue de le penser ». L’état d’esprit de Luis Enrique, mercredi soir, était plus proche de celui du joueur de roulette que de celui du stratège.

Quels sont les mécanismes psychologiques de l’excès de confiance ? Il peut prendre différentes formes. Les experts évoquent notamment le défaut de calibration (miscalibration) qui consiste en clair à mal évaluer la réalité de son talent ou de sa force, mais aussi l’illusion de contrôle et l’optimisme irréaliste. Luis Enique est, de toute évidence, traversé par ces mécanismes.

Une réussite en trompe l’oeil au Barça ?

Revenons un instant sur son parcours en tant qu’entraîneur. En 2011, après avoir entraîné l’équipe réserve du Barça, Luis Enrique décroche son premier poste en tant qu’entraîneur principal dans un grand club, l’AS Rome. Le bilan est très mitigé : 17 victoires, 9 nuls, 16 défaites. En 2013, il rentre en Espagne pour prendre les rênes du Celta Vigo, pour un bilan encore moins brillant : 15 victoires, 7 nuls, 18 défaites. En 2014, il fait son retour par la grande porte au FC Barcelone pour prendre la suite du décevant Tata Martino, qui avait remlacé au pied levé le grand Pep Guardiola, envolé pour le Bayern Munich. Alors à la tête d’un effectif de rêve avec le meilleur joueur de la planète au sommet de son art (Lionel Messi) et probablement le deuxième meilleur joueur du monde de l’époque (Neymar), et un collectif façonné et huilé par Guardiola, Luis Enrique remporte la Ligue des champions en 2015. C’est probablement à cette époque que les premiers symptômes de l’excès de confiance ont fait leur apparition. En 2018, Luis Enrique devient sélectionneur de l’équipe d’Espagne. Il insuffle un sytle de jeu « barcelonais » fait de possession constante à une Roja qui sort d’une humiliante élimination en huitièmes de finale de la Coupe du monde 2018 (mais si, souvenez-vous, celle remportée par la France !). La Roja est séduisante et se qualifie facilement pour la Coupe du monde suivante, en 2022 au Qatar. Le bilan est catastrophique : défaite en poule face au Japon (2-1) puis élimination en huitième de finale face au Maroc, aux tirs au but (aucun joueur espagnol n’a réussi sa tentative, un précédent dans les annales du football).

Nous voilà un an plus tard avec un Luis Enrique à la tête du PSG. Qu’a-t-il retenu de ses erreurs à la tête de la Roja ? Que la possession n’apportait aucune garantie ? Qu’au plus haut niveau, il fallait bien défendre avant de songer à attaquer ? Non. Rien. Du tout.

Le coach espagnol est du style à mourir avec ses idées… le cercueil va sonner creux !

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