Qui es-tu Roxana pour critiquer la Bundesliga ?

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By Stéphane Roy

La ministre des Sports Roxana Maracineanu a dénoncé dans une interview la reprise du championnat d’Allemagne, dictée selon elle par des « considérations économiques ». Une posture moralisatrice que l’histoire jugera.

La France est le seul grand pays européen à avoir décrété précocement l’arrêt définitif des compétitions de sport professionnel. A l’inverse, l’Allemagne a autorisé le retour des entraînements collectifs depuis plusieurs semaines et la Bundesliga a repris ses droits ce week-end, avec une 26e journée disputée dans son intégralité, sans le moindre problème, dans le respect des nouvelles normes sanitaires (port du masque pour les remplaçants, pas d’embrassades lors des célébrations de buts, possibilité de remplacer jusqu’à cinq joueurs par match). Mais Roxana Maracineanu défend la décision de son gouvernement… et critique celle de nos voisins allemands.

« C’était important pour moi de donner la primauté à l’aspect sanitaire et au bien-être psychologique des athlètes sur des considérations économiques qui, effectivement, dans d’autres pays, ont pris le pas« , a déclaré les ministre des Sports française. Les dirigeants allemands apprécieront d’apprendre qu’ils ont fait passer l’économie avant la santé. Rappelons que l’Allemagne compte moins de 10.000 morts du coronavirus contre près de 30.000 en France.

Le gouvernement français pêche-t-il par condescendance ?

On se souvient qu’au début de la pandémie, le gouvernement français jugeait avec hauteur la situation du système de santé italien : « La France, ce n’est pas l’Italie », avaient déclaré plusieurs ministres, avant de soutenir la mesure de confinement généralisé du pays directement inspirée… de l’Italie. On sait aussi que la France a été le grand pays européen le moins bien doté en masques et gel hydroalcoolique au début de la crise. Mais qu’à cela ne tienne, les ministres français continuent de faire la morale à leurs homologues étrangers.

L’histoire jugera des prises de position des uns et des autres. En attendant, la Ligue 1 a fermé boutique quand la Bundesliga a repris et que la Liga et la Serie A s’apprêtent à faire de même. Les clubs du sport professionnel français affrontent une crise économique sans précédent, supérieure à celle qui sera infligée à leurs voisins européens. Mais évoquer les « considérations économiques », ce n’est pas noble. Et puis c’est bien connu, ce sont toujours les autres qui ont tort.