Toujours entre la vie et la mort après son grave accident au GP du Japon, Jules Bianchi est issu d’une famille de passionnés de sport automobile. La course, c’est toute sa vie. Portrait.
Le Niçois Jules Bianchi, 25 ans, a débuté sa carrière de pilote de Formule 1 en 2013 chez l’écurie russe Marussia, après une année comme réserviste chez Ferrari et Force India. Né à Nice en août 1989, Jules a grandi dans une famille originaire de Milan et fanatique du sport automobile qui a quitté l’Italie en 1950 pour émigrer
d’abord en Belgique, puis en France. Mauro, son grand-père, a été un très bon pilote de F3 et d’endurance, notamment chez Alpine-Renault, et l’une des grandes figures du sport automobile des années 1960.
Son grand-oncle est mort sur la piste
L’accident de Jules rappelle un autre drame familial. Celui de son grand-oncle, Lucien, qui a couru 17 Grands Prix de F1, montant sur le podium à Monaco en 1968 et remportant la même année les 24 Heures du Mans. Cette épreuve qui l’a couronné sur le circuit de la Sarthe lui coûtera la vie un an plus tard, en 1969. Lors des essais préliminaires, son Alfa Romeo percute un poteau et il meurt prisonnier des flammes, à 34 ans.
Le père de Jules, Philippe, a géré pendant des années la piste de karting de Brignoles (Var), tout près du circuit Paul-Ricard où Bianchi Junior a fait ses premières armes comme pilote de monoplace. Après avoir gravi tous les échelons, le jeune Jules Bianchi, intégré en 2009 à l’Académie des pilotes Ferrari, a fait de la Formule 3, puis deux saisons de GP2 (3e en 2010 et 2011), avant de se rabattre en 2012 sur la Formule Renault 3.5, perdant le titre à la dernière course à la suite d’un accrochage litigieux avec le Néerlandais Robin Frijns.
Ferrari s’offrait à lui
Au sein de Marussia, qui a cru en lui, il a offert à l’écurie, fondée en 2010 sous le nom de Virgin, ses premiers points en F1, mais aussi les premiers de sa jeune carrière, avec une 9e place acquise de haute lutte en mai dernier à Monaco. L’an dernier, lors de son deuxième GP, en Malaisie, il s’était classé 13e.
En pleine ascension, après avoir prouvé l’étendue de son talent depuis mars 2013 au volant d’une modeste monoplace, Jules Bianchi ne comptait pas s’arrêter en si bon chemin. Trois jours avant le départ du Grand Prix du Japon à Suzuka il déclarait se sentir prêt à prendre le volant d’une Ferrari la saison prochaine.