Ce personnage originaire du Sénégal et rescapé des guerres de décolonisation, s’apprête à vivre un moment d’une intense émotion. À 92 ans, Oumar Diémé portera la flamme olympique fin juillet en Seine-Saint-Denis. Un juste hommage à son engagement comme tirailleur sénégalais.
Une récompense méritée. Rescapé des guerres de décolonisation, âgé de 91 ans, Oumar Diémé voit cette occasion comme une bénédiction. Mais avant de parler de la situation actuelle revenons un peu en arrière. Comme il le raconte, à l’AFP, il fait le choix en 1953 de prendre un chemin de traverse en s’enrôlant dans l’armée française, fuyant la Gambie où son père l’avait envoyé étudier le Coran pour qu’il devienne Imam comme lui. Ayant vu « tous ces gens revenir avec des médailles et des décorations« , lui a mis une idée en tête, rentrée dans l’armée. C’est pour cela qu’il se porte volontaire pour partir en Indochine, où la France coloniale combat le Viêt Minh indépendantiste.
Une histoire mouvementée
En Indochine, il voit tomber 22 hommes de sa compagnie dans une embuscade. Il est ensuite transféré en Algérie où il combat pendant la guerre d’indépendance. C’est d’ailleurs dans ce pays, qu’il apprend l’indépendance du Sénégal en 1960. Il rentre ensuite quelques années dans son pays où il devient garde à l’Université de Dakar, puis coursier dans une banque de la capitale avant s’installer en France, dans une petite chambre de 17 mètres carrés, dans un foyer à Bondy. En 2023, le vérétan avait fait le choix de rentrer au Sénégal.
Le choix d’ Oumar Diémé pour porter la flamme est dû aux efforts d’Aïssata Seck, élue de Bondy et présidente d’une association pour la mémoire des tirailleurs . « C’est un beau symbole, encore plus aujourd’hui avec une actualité extrêmement difficile et la banalisation du racisme sur les réseaux sociaux, cela permet de montrer la richesse et la diversité de la France », s’exclame-t-elle. Réjouissons nous de ce choix et souhaitons à Oumar Diémé de garder ce moment ancré dans sa mémoire. Belle initiative.