Effet Léon Marchand : Toulouse se dote d’un complexe de natation ultramoderne !

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By Stéphane Roy

Le club de natation des Dauphins du TOEC, qui a formé Léon Marchand, se lance dans un ambitieux projet de construction de la Cité de la Natation, un complexe ultra-moderne qui sera unique en France. Pour réunir les 30 millions nécessaires, le club profite de l’engouement olympique.

Située près du Stadium de Toulouse, sur une île au milieu de la Garonne, la piscine Alfred Nakache, avec ses mosaïques art-déco des années 1930, a vu les débuts de Léon Marchand. Cependant, les équipements actuels, la piscine couverte et la piscine extérieure Castex, ne répondent plus aux besoins d’un club de cette envergure.

« Premier club français depuis 16 ans et fournisseur de nageurs pour l’équipe de France olympique lors de 10 olympiades consécutives », se félicite Michel Coloma, directeur général des Dauphins du TOEC. « Il est crucial pour nous de préserver cet héritage et de fournir aux générations futures un outil adapté à la formation de nageurs de haut niveau. »

Le financement est assuré : collectivités locales, région, département, mairie, ainsi que des partenaires privés et une fondation, participent au projet. Les travaux devraient débuter au premier semestre 2025 pour une mise en service mi-2027.

Un suivi médical au cœur de l’équipement

Contrairement aux complexes de natation de Marseille ou d’Antibes, le projet toulousain introduira un espace sport-santé où médecins et kinésithérapeutes suivront en continu les athlètes. La Cité de la Natation sera un centre de haute performance, tout en accueillant également des scolaires.

Dans les couloirs démodés menant aux vestiaires et à la salle de musculation du siège actuel du club, les portraits des gloires du club, fondé en 1908, ornent les murs. Des figures comme Alfred Nakache, cinq fois champion de France avant sa déportation à Auschwitz, à Léon Marchand, quintuple médaillé aux JO de Paris, en passant par Jean Boiteux, premier champion olympique français de natation, sont honorées.

Bien que Léon Marchand soit basé aux États-Unis, il reste licencié aux Dauphins et reprendra l’entraînement à Toulouse mi-septembre jusqu’à la fin de l’année. L’effet Marchand booste non seulement le projet de la Cité de la Natation, mais aussi les inscriptions au club, en hausse de 30%. Pour diversifier ses sources de revenus, les Dauphins organisent des stages de natation, attirant des inscriptions venant de toute l’Europe et même du Mexique.

Le bassin des JO récupéré ?

Le maire (DVD) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a déjà promis quatre millions d’euros pour le projet : 2 millions en liquidités et 2 millions pour le foncier sur l’île du Ramier, où le complexe sera construit sur pilotis en raison de l’inondabilité de la zone.

Kamel Chibli, vice-président (PS) de la région Occitanie, souligne : « Il est impératif d’avancer. Nous avons des talents sportifs exceptionnels, mais il nous manque une vision et des infrastructures à la hauteur. Les Dauphins du TOEC sont le premier club français, mais ses infrastructures ne reflètent pas son palmarès. »

Il espère que le nouveau complexe pourra accueillir des compétitions nationales ou européennes. « Nous avons le plus grand champion du moment, et il est regrettable de ne pas pouvoir organiser une compétition chez lui », ajoute-t-il.

Au dernier étage du futur complexe, les concepteurs ont prévu une piscine extérieure avec vue sur les Pyrénées. Ils espèrent y installer le bassin des JO de Paris, où Marchand a remporté quatre fois l’or et une fois le bronze. Deux des trois bassins olympiques ont été attribués à Bagnolet et Sevran en Seine-Saint-Denis, et Toulouse espère obtenir le troisième.