Depuis plusieurs années, le secteur des jeux d’argent en France évolue à la croisée des chemins entre digitalisation, régulation plus stricte et changements de comportements des joueurs. En cette année 2025, une nouvelle étape risque de bouleverser ce fragile équilibre : une réforme fiscale ambitieuse concernant directement les acteurs de l’industrie des jeux d’argent et de hasard, opérateurs comme joueurs.
Si l’objectif affiché par le gouvernement est de moderniser la fiscalité pour mieux encadrer ce secteur en pleine mutation — et accessoirement faire rentrer un peu d’argent dans les caisses de l’État — les conséquences s’annoncent profondes pour les acteurs historiques comme pour les nouveaux entrants.
Les principaux changements dans la législation fiscale
Cette réforme 2025 marque une inflexion claire dans la politique fiscale appliquée au secteur des jeux d’argent. Elle se traduit notamment par une hausse significative des prélèvements sur les revenus bruts des opérateurs. Plus spécifiquement, il est question d’un alourdissement du produit brut des jeux (PBJ, voir plus bas), autrement dit la taxe sur les mises, qui concerne aussi bien les jeux « physiques » que les plateformes en ligne. Ces nouvelles taxes et impots en France, visent à simplifier le cadre juridique tout en assurant des recettes fiscales plus importantes à l’État.
Mais au-delà de cette « simple » hausse des taux, c’est l’élargissement de l’assiette taxable qui inquiète les professionnels du secteur. Désormais, certaines commissions perçues par les plateformes de poker en ligne ou les bonus récurrents distribués aux joueurs pourraient être intégrés dans le calcul des taxes. Pour les casinos en ligne récemment régulés, cette évolution pourrait vite compromettre leur rentabilité, surtout face à une concurrence internationale non concernée par ces impôts en France.
Cette réforme, trouvant sa genèse dans la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025, s’inscrit dans une volonté plus large de responsabiliser l’écosystème du jeu. Avec un accent mis sur la lutte contre l’addiction au jeu et la transparence financière. Le principal régulateur français, l’Autorité nationale des jeux (ANJ), entend d’ailleurs renforcer ses contrôles pour s’assurer que cette nouvelle fiscalité ne soit pas contournée.
Ce qui change concrètement :
Marché | Évolutions dans l’imposition |
Paris sportifs en ligne | de 54,9 % à 59,3 % du produit brut des jeux (PBJ)*, y compris une augmentation de la contribution sociale généralisée (CSG) de 10,6 % à 15 % |
Poker en ligne | de 0,2 % des mises à 10 % du PBJ |
Paris hippiques en ligne | de 52,3 % à 52,9 % du PBJ |
Loteries (Loto, EuroMillions) | de 68 % à 69 % du PBJ, la CSG passant de 6,2 % à 7,2 % |
Autres jeux à tirage instantané | de 55,5 % à 56,5 % du PBJ |
Points de vente de paris | de 41,1 % à 42,1 % du PBJ |
Publicité et promotion | introduction d’une taxe de 15 % sur les dépenses de publicité et de promotion des opérateurs de jeux de hasard |
* PBJ : Montant des mises déduit des sommes versées par l’opérateur aux joueurs.
L’impact des nouvelles taxes en France sur les opérateurs de jeux
Une secousse pour les principaux opérateurs français
Pour les grands opérateurs français, cette réforme n’est pas qu’une simple ligne budgétaire à ajuster. Elle représente un véritable défi stratégique. Comme vous pouvez l’imaginer, plus grandes sont les parts de marché d’une société établie sur le marché du jeu, plus grand sera l’impact. Tout du moins s’agissant de montant brut imposable.
Leader de son secteur, la FDJ UNITED (anciennement Française des jeux) se voit directement concernée. L’entreprise a d’ores et déjà annoncé que ces changements fiscaux réduiront son bénéfice de 45 millions d’euros en 2025, avec un impact annuel total estimé à 90 millions d’euros à partir de 2026. Une perte nette significative, d’autant plus marquante dans un secteur traditionnellement peu habitué à de telles variations.
La direction de FDJ UNITED, consciente des enjeux à long terme, prépare une série de mesures de compensation qui devraient se déployer progressivement d’ici à 2027. Parmi elles, des investissements ciblés dans la data, l’automatisation des plateformes de jeux, ainsi qu’une refonte des offres numériques destinées aux jeunes adultes.
Les casinos et le poker en ligne : un avenir incertain
Les impôts en France ne concernent pas seulement le loto ou les paris sportifs et hippiques. Le segment des casinos en ligne et du poker en ligne, en pleine explosion depuis la crise sanitaire, pourrait être le plus impacté. Longtemps en zone grise, ces activités commencent tout juste à s’inscrire dans un cadre légal plus stable. Mais cette nouvelle fiscalité vient assombrir les perspectives de croissance.
Pour les casinos, les marges, souvent plus faibles que dans les jeux de tirage ou de grattage, risquent de fondre. De quoi sérieusement creuser le fossé avec des plateformes étrangères, telles que celles que l’on retrouve sur le site https://gamblizard.ca/fr/. La taxation sur les mises, combinée à une hausse du coût de la conformité (RGPD, lutte contre la fraude, vérification des identités), fait peser une lourde charge sur des structures encore jeunes. Pour ces dernières, il est désormais plus que vital de recourir aux meilleures stratégies conçues pour attirer et fidéliser des joueurs, à l’image des très populaires bonus sans depot.
Le poker en ligne, bien que populaire en France, connaît une compétition féroce avec des acteurs étrangers. Si les opérateurs français doivent répercuter ces taxes sur les taux de retour aux joueurs (les fameux « rake » ou commissions prélevées sur les pots), ils pourraient perdre une partie de leur base d’utilisateurs, tentée par des offres plus attractives sur le plan fiscal à l’étranger.
Un nouvel équilibre à trouver
Avec cette réforme fiscale, l’État affirme sa volonté de mieux encadrer les jeux d’argent tout en optimisant ses recettes. Une ambition légitime dans un contexte économique tendu, mais qui bouleverse les équilibres d’un secteur en transformation rapide. L’impact réel de ces mesures ne pourra se mesurer pleinement qu’au fil des prochains mois. Mais une chose est certaine : le paysage des jeux d’argent en France est en train de changer profondément.