Bruno Lalande a reçu en exclusivité dans Sport Afrique, son émission hebdomadaire sur Africa Radio, le Président Mustapha Berraf, récemment réélu à la tête de l’ACNOA, l’Association des Comité nationaux olympiques africains. Il revient sur l’élection récente de Kirsty Koventry à la tête du CIO, les relations entre la France et l’Algérie, et tous les projets pour le sport en Afrique qui vont animer son nouveau mandat. Voici la retranscription de cet entretien.
Vous êtes un Ancien international avec la sélection algérienne de basket-ball et Avant d’assumer cette responsabilité a l’ACNOA, vous avez dirigé le Comité olympique algérien pendant quatre mandats distincts. Sous votre leadership, l’Algérie a connu plusieurs succès sur la scène olympique et dans d’autres compétitions internationales. Votre passion pour le sport et votre dévouement ont fait de vous une figure incontournable dans l’histoire du sport algérien. Votre élection à la tête de l’ACNOA, vous a octroyé une position vous permettant de jouer un rôle déterminant dans le développement du sport à travers le continent africain. Vous êtes membre du Comité international olympique (CIO) depuis 2019 et président de la Fondation Olympafrica. Vous avez Président déjà marqué l’histoire par votre engagement pour le développement du sport en Algérie et en Afrique. Votre travail engagé à l’échelle internationale, votre attitude affable mais surtout extrèmement professionnelle fait de vous une figure de proue respectée dans les milieux sportifs du Monde entier.
-Vous venez d’être réélu Président de l’ACNOA, la tête donc de l’instance sportive continentale pour le mandat olympique 2025-2028, lors de la 22e session ordinaire de l’assemblée générale il y a 3 semaines à ALger. Quelles sont président vos nouvelles missions et objectifs à atteindre ?
Mon bonheur est grand surtout après les magnifiques jeux de Paris , mon intention est de poursuivre sur la même lancée de la construction de la Solidarité Olympique Africaine qui est fondée sur des actions communes pour une Afrique sportive unie en faveur de la jeunesse du continent. Cette mission doit être renforcée afin d’élever encore davantage les performances exceptionnelles des athlètes africains lors des derniers Jeux de Paris. Nous sommes déjà dans la mise en œuvre en encadrant et en accompagnant la jeunesse sportive africaine.
Les Centres Olympafrica vont être renforcés dans ce sens. Nous allons organiser des compétitions sportives importantes, donner aux athlètes africains tous les moyens techniques et institutionnels pour atteindre les objectifs de performances qui vont mettre le sport africain sur le toit du monde dans toutes les disciplines.
Pour y arriver, les 54 Comités Nationaux Olympiques seront appelés à renforcer leurs capacités en terme d’engagement et d’efficacité comme par le passé. D’ailleurs je remercie tous les Présidents des CNO, les membres du comité exécutif de l’Association des Comités Nationaux Olympiques d’Afrique, les athlètes et tout le peuple d’Afrique pour la confiance placée en ma modeste personne.
Nous allons ensemble atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. Je remercie également le CIO dont l’ancien Président, le Dr Thomas BACH qui a toujours soutenu l’Afrique dans le développement du sport et de son mouvement olympique.
Ma Sœur, Kirsty Koventry qui est désormais la première femme, et première africaine à diriger le Comité International Olympique sera désormais d’un très grand soutien pour le monde et l’Afrique.
Nous sommes extrêmement fièr d’elle et la soutiendrons de toutes nos forces et sans failles. Elle incarne non seulement un symbole très important et puissant d’évolution mais aussi démontre par ses compétences et son talent un engagement viscéral de la dimension collective du sport et de son universalisme.
–Président, Depuis l’indépendance de l’Algérie, deux Algériens seulement ont eu cette haute distinction sportive internationale. C’est quoi votre sentiment ?
C’est une immense satisfaction. Nous écrivons tous l’histoire en Afrique. l’Algérie mais aussi toutes les Nations du continent. Cette distinction je la dédie à tous les acteurs du sport et à la jeunesse africaine.
Je continuerais toujours à servir mon pays et mon continent avec courage et abnégation. Je n’oublie cependant jamais d’où je suis venu et mon amour pour les démunis.
– Président, la 22eme AG de l’ACNOA a été un événement d’envergure continentale a réuni les représentants des 54 Comités Nationaux Olympiques (CNO) africains, des personnalités éminentes du mouvement olympique et sportif international, ainsi que des ministres des sports de plusieurs pays africains. Placée sous le thème « Ensemble pour une Afrique sportive unie et gagnante » Pourriez vous nous partager les conclusions et les recommandations des travaux de cette 22e Assemblée générale ordinaire de l’Association des Comités nationaux olympiques d’Afrique (ACNOA) ?
Nous avons tous convergé vers une vision commune à travers un plan d’action ambitieux pour l’avenir et le prochain cycle olympique : consolider et renforcer l’ACNOA, soutenir et valoriser les athlètes africains, faire du sport un moteur de développement socio-économique et intégrer pleinement les enjeux du développement durable.
Plus qu’un engagement, c’est une responsabilité : promouvoir les jeunes talents, créer un écosystème propice à leur épanouissement et mettre un terme à l’exode de nos meilleurs athlètes en leur offrant des opportunités à la hauteur de leur potentiel, ici, en Afrique.
– Quelles sont les nouvelles orientations stratégiques de l’organisation pour les quatre prochaines années Président ?
Nous allons conserver un management axé sur les résultats. Chaque zone de l’ACNOA sera un secteur encore plus productif en termes de talents et de ressources techniques. Les compétitions sportives et olympiques africaines seront des plateformes de promotion des valeurs olympiques et devront susciter un engouement certain à la pratique du sport par la jeunesse africaine.
De plus, nous veillerons à ce que tous les CNOS disposent de moyens infrastructurels et de compétences humaines à même de leur assurer un fonctionnement et un épanouissement en rapport avec leurs objectifs.
– Président, Quel sentiment se dégageait de la part des invités de l’Algérie lors de cette 22e AG de l’ACNOA ?
Une grande satisfaction de tous les participants a été enregistree. Les discours, la participation aux échanges, les déclarations et les résultats attendus qui ont été bien atteints sont le témoignage de cette belle communion qui a laissé émerger de la sérénité durant les travaux et le séjour agréable des délégués venus de tous les CNO africains mais aussi de nos partenaires à l’instar de la Fédération Internationale des Jeux aquatiques et la World Boxing International. Le Gouvernement Algérien a offert une hospitalité historique à tout ce beau monde. Je remercie le Président de la République Algérienne, Monsieur Abdelmajid Tebboune pour sa bienveillante sollicitude et sa grande sagesse qui est pour nous le soutien le plus indéniable au mouvement olympique et africain.
– J’étais, Président, à Alger avec vous et toutes nos soeurs et frères africains pour cette 22e AG de l’ACNOA et en présence des membres du CIO et de la solidarité Olympique très active et engagée aux cotés de l’ACNOA jai pu de nouveau l’observer ! J’ai d’ailleurs été très impressionnés par l’unité des 54 pays sous votre leadership et par l’étendue des kyrielles d’actions mise en œuvre par tous les CNO sous votre mandat précédent. Quelles sont, Président, les principales réalisations de l’ACNOA sous votre présidence ?
Elles sont nombreuses, je pourrais en citer les principales. Le programme de construction de nouveaux sièges de plusieurs CNO qui aujourd’hui sont dotés d’infrastructures modernes, la création des Jeux Africains de Plage, la création des Jeux Scolaires Africains dont la première édition aura lieu cette année 2025 en Algérie, le succès de la candidature de Dakar à l’organisation en 2026 des Jeux Olympiques de la jeunesse, le renforcement des Centres Olympafrica, la tenue régulière du Forum des Athlètes africains, la création des bourses de l’ACNOA pour les athlètes africains entres autres
– Président, Kirsty Koventry est désormais la première femme, et première africaine à diriger le Comité International Olympique. C’est historique, et d’ailleurs en ma qualité de Président de Women Sports Africa, je me réjouis profondément et pleinement de l’intelligence visionnaire de cette décision des membres votants du CIO. C’est je crois le symbole puissant d’un renouveau au sein de l’institution olympique ! Pensez-vous Président que les femmes sont assez présentes dans les instances continentales ?
Oui, les femmes occupent une place de plus en plus importante dans la gouvernance du sport en Afrique. Elles dirigent des Comités Nationaux Olympiques, siègent au comité exécutif de l’ACNOA, président des commissions stratégiques… C’est une avancée significative, mais nous devons aller encore plus loin. L’Afrique ne peut pleinement se développer sans l’implication active des femmes à tous les niveaux de décision, et le sport ne doit pas faire exception.
Notre vision est claire : faire de la parité un pilier fondamental du leadership sportif africain. C’est pourquoi nous œuvrons pour une représentation accrue des femmes au sein de l’ACNOA, des CNO et des fédérations continentales et nationales. Nous appelons également les gouvernements africains à instaurer des politiques volontaristes favorisant leur intégration dans les instances décisionnelles du sport. Investir dans le leadership féminin, c’est bâtir un sport africain plus inclusif, plus performant et plus ancré dans les réalités et les ambitions du continent.
– Président, vous venez de nous dire que le sport africain doit être plus inclusif, plus performant et plus ancré dans les réalités et les ambitions du continent, A votre avis, comment faut -il procéder pour continuer de structurer ou restructurer le sport africain ?
Tous les acteurs doivent unir leurs forces dans une dynamique collective et engagée. Les gouvernements, qui investissent massivement dans le sport, et nous, dirigeants sportifs, avons la responsabilité de bâtir une coopération durable, fondée sur la confiance, la solidarité et une vision commune. Il ne s’agit pas seulement de collaborer ponctuellement, mais d’instaurer une synergie permanente pour structurer, professionnaliser et hisser le sport africain au plus haut niveau. C’est tout le sens du thème de nos travaux : « Ensemble pour une Afrique sportive, unie et gagnante. » Une Afrique où le sport devient un véritable levier de développement, d’excellence et de rayonnement mondial.
– Alors Président, Vous avez offert un trophée à l’ex Ministre des Sports Française, Madame Marie Amélie Oudéa-Castéra lors de l’assemblée générale à Alger le 14 mars dernier, c’est d’ailleurs notre amie la talentueuse Sophie Lorant, madame la ministre n’étant pas sur place a Alger, qui a pris possession du magnifique trophée réaliséé pour l’occasion afin de lui remettre.
Depuis lors, beaucoup, ici et la, se sont étonnés de l’octroi de cette distinction à Madame Marie Amélie Oudéa-Castéra Président ?
Cette distinction est bien méritée et a été offerte à cette grande Dame qui a connu elle aussi beaucoup de critiques absurdes et méchantes de la part de certains cercles extrémistes de son pays.
Pour nous à l’ACNOA, elle a été d’un grand apport et soutien envers le continent Africain dans la préparation des athlètes, la facilitation de leurs participations aux JO de Paris et aux différentes compétitions internationales. Nous n’oublierons pas son apport et son soutien dans l’organisation des jeux mais aussi de la STATION AFRIQUE à l’île Saint Denis qui a connu un succès mémorable et surtout,
sa position pour permettre à Kylia Nemour de choisir la nationalité sportive de son choix.
Elle a pu participer ainsi aux Jeux Olympiques de Paris et, être consacrée comme la première médaille d’or africaine et Arabie en Gymnastique.
L’élégance de son geste fera date dans l’histoire de conciliation et de fraternité aux magnifiques Jeux de Paris.
Cette consécration de madame Oudéau Castera est très amplement méritée et les décisions sont collectives et non de la compétence du seul président de l’ACNOA qui s’enorgueillit de cette action bien méritée.
– Alors Président, nous en parlions d’ailleurs toutes à l’heure lorsque vous êtes arrivés dans notre studio, nous avons pu entendre récemment ici et la des remarques sur les questions consacrées aux binationaux en Équipe Nationale, notamment concernant celui qui en sont temps était appelé « le magicien » tant son talent étant incroyable ?
Oui merci Bruno Lalande de pointé ce point précis ! Mustapha Dahleb, l’ex star du grand club Parisien de Football, il représentera toujours pour tout le peuple Algérien, celui qui même en étant le meilleur inter gauche d’Europe, à fait son service national en Algérie, joué en Équipe nationale et surtout gardé sa nationalité Algérienne et sa licence au Paris Saint Germain. Il constitue un exemple vivant de son engagement nationaliste et de sa persévérance pour stopper l’exode de nos authentiques champions ver s d’autres continents.
– Président, en début de semaine, c’était d’ailleurs dans la matinal d’Africa Radio mardi, avec votre collegue membre du CIO David l’appartient, vous avez lancé un appel au calme, un appel commun a la desecalade s’agissant des relations entre la France et l’algérie, c’est inédit ?
Je pense sincèrement que mon collègue et ami, David Lappartient en sa qualité de membre du CIO, comme moi à très bien réagi à cette situation malheureuse et notre appel commun à la d’escalade de ces échanges intempestifs s’avérait aujourd’hui plus que nécessaire. Les deux Présidents de la République ont remis les choses à leur véritable place en rappelant que les responsabilités qui incombent aux relations diplomatiques et à la sauvegarde des relations bilatérales entre nos deux grands pays sont du ressort exclusif de leurs grandes compétences. Cette surenchère politique prônee par certains cercles doit cesser et un compromis doit être rapidement trouvé pour revenir à des relations apaisées et basées exclusivement sur l’intérêt général de nos deux nations. Il est clair que la loi doit être respectée par tous ,des deux côtés et je sais par expérience que les deux Présidents de la République y sont très attachés. Certaines déclarations devraient être mesurés et promouvoir plutôt l’amitié et la Fraternité entre nos deux populations plutôt que de mettre une couche de haine et jeter de l’huile sur le feu.
Nous avons bon espoir, Lappartient et moi, ainsi que tous les gens de bonne volonté que nos deux Présidents trouveront l’issue la plus judicieuse pour un retour à des relations apaisées et normalisées.
– Alors président peux être une dernière question avant de conclure ! Vous avez été décoré, en 2024, de la médaille de Commandeur de l’Ordre national du Mali. Que représente pour vous cette consécration ?
C’est une reconnaissance de mes actions et de mon engagement. Je remercie profondément le Mali pour cette distinction Ô combien importante. Le Peuple malien est exceptionnel et mérite de ma part toute ma gratitude. Ce sont des sœurs et des frères que j’aime profondément. Je souhaite vraiment que le bonheur et la paix s’instaurent dans toute la région. L’Algérie et le Mali sont liés intimement par leurs histoires et leurs traditions.
Merci infiniment monsieur le Président Mustapha Berraf, je rappelle que vous êtes président de l’Association des comités nationaux olympiques africains et Membre du CIO Merci d’avoir accepté cet entretien exclusif sur Africa Radio ! Une interview à retrouver en podcast sur africaradio.com. Quant à moi, je vous donne rendez-vous dimanche prochain pour une nouvel interview Sport Afrique sur Africa Radio !