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Rencontre – Lou Peter, championne de waveski, « un compromis entre le kayak et le surf »

C’est une dompteuse de vagues depuis son plus jeune âge. De la voile avec ses parents, au surf lors d’une crise d’ado, au waveski, poussée par son meilleur ami, il n’y a eu qu’un pas. Ou 7 ans. Parce qu’à 21 ans, la Canaulaise est déjà double championne du monde de ce mélange. Pour Women Sports, Lou Peter n’a pas hésité à sortir les pagaies pour nous présenter sa discipline. PROPOS RECUEILLIS PAR RUBEN DIAS. Extrait du WOMEN SPORTS N°34.

WOMEN SPORTS : POURQUOI DIT-ON QUE LE WAVESKI EST UN SPORT DES COMPROMIS ?

LOU PETER : Car ce sport de glisse est un compromis entre le kayak et le surf. Nous sommes assis, attachés sur une planche et on prend des vagues avec une pagaie. En 20 minutes, il y a 10 vagues à prendre en faisant des figures. Les deux meilleures sont comptabilisées, ce qui nous fait une note sur 20. La meilleure passe au tour suivant et ainsi de suite !

QUELLES SONT LES QUALITÉS PRINCIPALES POUR SE METTRE AU WAVESKI ? DONNEZ-NOUS ENVIE DE MOUILLER NOTRE CHEMISE !

Pour ça c’est facile (rires) ! L’ambiance est exceptionnelle dans le waveski. Ma meilleure rivale en équipe de France est aussi une de mes meilleures amies. Lorsqu’on débute, je dirai la persévérance. Il faut être patient avec soi-même car il faut du temps pour progresser. Il faut y aller souvent, puis les conditions ne sont pas tous les jours les mêmes… Il y a des jours où ce sera difficile mais il ne faut rien lâcher. Pour se mettre à la compétition, en plus du mental, avoir une stratégie aux petits oignons et une bonne lecture des vagues est important. Les personnes qui m’entourent me disent que j’ai une stratégie impeccable, que je me trompe rarement. Et j’ai une bonne connaissance de l’océan…

ALORS C’EST ÇA VOTRE SECRET ?

Oui aussi (rires). Mais c’est surtout parce que je le fais par plaisir. Je me donne toujours à fond en me disant que dans tous les cas, c’est pour moi que je le fais. Pour me faire kiffer.

VOUS FAIRE PLAISIR, ÇA FONCTIONNE ALORS : VOUS ÊTES DOUBLE CHAMPIONNE DU MONDE…

J’ai eu mon premier titre à 19 ans, en Californie, en 2022. Cette année-là, j’avais été championne de France aussi. J’étais un peu la favorite pour aller aux Mondiaux et ça a très bien marché pour moi. En juin, en Afrique du Sud, j’ai décroché mon deuxième titre mondial.

QU’AVEZ-VOUS PENSÉ DE CETTE ÉDITION SUR LES VAGUES DE NAHOON REEF ? COMMENT VOUS-ÊTES VOUS SENTIE ?

C’était ma première fois en Afrique du Sud. Tout était très bien organisé. C’était des Championnats du monde et en plus du niveau, tout ce qui avait autour était à la hauteur. J’ai été grippée mais j’ai reçu tous les soins qu’il fallait. Bref c’était assez sport ! De plus, ma préparation a aussi été raccourcie avec mon diplôme de monitrice de surf. D’habitude à cette période je travaille en tant que monitrice. Donc là je n’ai eu que deux semaines pour me préparer. Sur place, j’ai eu quelques jours pour es- sayer le spot. J’étais partie en pensant ‘Cette année ce sera sans doute pas la mienne’. Je n’ai pas baissé les bras pour autant mais je voulais surtout profiter du spot. Pendant la compétition, j’ai eu les vagues qu’il fallait, j’ai bien surfé. Tout s’est bien goupillé finalement. »

LE WAVESKI EST UN SPORT PEU MÉDIATISÉ. MÊME EN TANT QUE CHAMPIONNE DU MONDE VOUS DEVEZ TRAVAILLER À CÔTÉ ?

C’est ça. L’argent que je gagne en travaillant 6 jours sur 7 l’été, me permet de partir en compétition. J’ai quelques sponsors, mais malheureusement cela ne couvre que 30 % des frais. Par rap- port par exemple aux champions de surf, j’ai plus de mal à en trouver. Il faut dire par dessus le marché que je ne sais pas très bien me vendre… Ce sport, en fait, c’est du surf. C’est juste une autre façon de voir la glisse. Et si on pouvait le voir comme ça, ce serait génial déjà. J’aimerais vraiment avoir de la reconnaissance par rapport au sport que l’on pratique. Ce serait une superbe avancée !



À L’AFFICHE DU PROCHAIN TAKE A SEAT 2

Si vous souhaitez en apprendre plus sur le waveski, un film sur la discipline est disponible. Take a Seat, raconte l’histoire de cinq Français champions du monde qui vous emmènent en Indonésie pour découvrir de plus près encore ce sport. Et pour le deuxième opus, un voyage épique vous attend, avec à l’affiche, Lou Peter. « A compter du 20 septembre, je suis avec les meilleurs wave skieurs de la planète. On vous emmène aux Mentawaï, voir les meilleures vagues du monde ! ». Le long-métrage devrait sortir courant de 2025.

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