Conor McGregor candidat à la présidentielle irlandaise avec un discours antimigrants

L’ex-champion de MMA Conor McGregor a annoncé jeudi sa candidature à la présidence de l’Irlande, malgré les accusations de viol qui pèsent sur lui. Fort de sa renommée mondiale et de sa fortune colossale, McGregor semble vouloir suivre les traces de Donald Trump, en portant un discours résolument antimigrants.

« Votez pour moi comme président et ensemble, nous sauverons l’Irlande ! », a déclaré l’ancien combattant, emblème des arts martiaux mixtes (MMA). Un sport qui combine plusieurs disciplines de combat, et qui a fait de lui une star internationale.

Le jour de la Saint-Patrick, McGregor a partagé avec ses millions de followers sur les réseaux sociaux une image de sa réception à la Maison Blanche. Vêtu d’un costume trois-pièces, sa silhouette musclée entourée de sa famille, il a dénoncé « le racket de l’immigration illégale » et a affirmé que des « communes rurales » de l’Irlande étaient désormais « envahies » par des migrants.

À l’instar de Donald Trump, le magnat de l’immobilier américain, McGregor se positionne en défenseur de valeurs nationalistes et fermement opposé à l’immigration. Ce discours, partagé par des figures comme le patron de l’UFC Dana White, trouve un écho parmi certains jeunes hommes en quête d’une alternative antisystème.

L’annonce de McGregor, qui a quitté les rings en 2021, fait suite à une carrière marquée par des scandales. Accusé à plusieurs reprises de violences, il a même été condamné en novembre 2024 par un tribunal de Dublin à verser 250 000 euros de dommages et intérêts à une femme qu’il aurait violée et battue en 2018, bien qu’il ait fait appel de la décision.

Malgré ces controverses, McGregor, qui s’est également associé à des figures de l’extrême droite européenne comme Nigel Farage, a continué à surfer sur sa popularité, affirmant que « les jours des hommes faibles qui détruisent des pays sont finis ». De plus, il peut compter sur le soutien de Donald Trump, qui lui a apporté son soutien public. Cependant, l’universitaire Gail McElroy, spécialiste en sciences politiques à Trinity College de Dublin, reste sceptique sur ses chances d’accéder à la présidence, soulignant que même s’il surmonte les obstacles institutionnels, il aurait peu de chances de remporter l’élection.

Les critiques de McGregor ne tardent pas. Le Premier ministre irlandais, Micheal Martin, a affirmé que ses propos ne représentaient pas l’opinion des Irlandais. Les électeurs prêts à le soutenir seraient, selon l’universitaire, trop peu nombreux pour faire de lui un président. Pourtant, McGregor n’hésite pas à clamer : « Irlande, nous sommes en guerre ! » après les émeutes anti-migrants qui ont secoué Dublin fin 2023.

S’il parvient à capitaliser sur sa notoriété et sur une base militante en faveur de ses idées, McGregor pourrait bien réussir à bousculer l’échiquier politique irlandais. Mais les obstacles restent nombreux pour cet homme en quête de rédemption politique.