Top 14 : seuls les clubs « adossés à des milliardaires » pourraient survivre, selon Laurent Marti

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By Greg Z.

Président actuel du club de Bordeaux-Bègles, leader du Top 14, Laurent Marti a passé un message auprès de l’AFP. Dans une interview, il demande à la FFR de rapidement trouver une solution pour sauver le rugby français.

Quel est votre sentiment après la sortie du rapport alarmiste de la DNACG qui cible neuf clubs de Top 14 et sept de Pro D2 ?

« Je suis le premier président qui a tiré la sonnette d’alarme donc je suis ravi de voir que la DNACG met ça au grand jour. Mais il faut prendre les sujets dans l’ordre. Une grande majorité des présidents veulent finir la saison et veulent jouer des phases finales et si possible trouver des formules pour que cela ne soit pas à huis clos. Ca, c’est la priorité. Il n’empêche que l’on peut réfléchir au second aspect de cette crise: l’année prochaine, on va clairement être face à des grandes complications sur le plan financier. Il ne faut pas les ignorer et il faudra que tout le monde joue le jeu sinon il y a aura de la casse ».

Comment finir la saison avec du public sachant que les rassemblements ne seront pas autorisés avant mi-juillet ?

« Peut-être qu’il faut repousser la fin du Top 14 encore plus loin. Ca ne veut pas dire que le 18 juillet (date envisagée pour la finale) tombe à l’eau. Je ne sais pas encore ce qui va être débattu et voté mais il faut envisager toutes les options. On doit sauver le rugby français. Sur la question des huis clos, ils vont durer jusqu’à quand ? Il ne faut pas se focaliser sur les huis clos des phases finales, il faut se demander jusqu’à quand on va jouer à huis clos. Qui vous dit que cela ne va pas être reporté jusqu’à fin septembre, fin d’année ? On ne sait pas ».

Comment voyez-vous la suite ?

« Il n’y aura pas de suite s’il n’y a pas de prise de conscience générale, tout simplement. Sauf ceux qui sont adossés à des milliardaires, mécènes ou des multinationales, je ne vois pas les autres trouver des solutions pour compenser des millions d’euros de perte, ce n’est pas possible. Il faudra que tout le monde prenne ses responsabilités ».

Vous pensez vraiment que des clubs peuvent disparaitre ?

« Rendez-vous en septembre. D’habitude, quand tu arrives au 15 juillet, à 90 %, tu connais tes partenaires. Ce ne sera peut-être pas le cas cette année, peut-être qu’on ne le saura plus qu’en septembre, quand les entreprises y verront plus clair ».