La prise de pouvoir de Jannik Sinner, les belles promesses françaises, les déceptions Medvedev et Tsitsipas… Retour sur la saison 2024 sur le circuit ATP avec 3 tops et 3 flops de notre rédaction.
Les tops de la saison 2024
1. Jannik Sinner : Une saison de grand
2024 aura été l’année de l’ascension irrésistible de Jannik Sinner, qui, à seulement 23 ans, a assis sa domination sur le tennis mondial. Avec 9 titres au compteur, dont deux Grands Chelems (Open d’Australie et US Open) et trois Masters 1000 (Miami, Cincinnati et Shanghai), l’Italien a éclipsé la concurrence. Numéro un mondial avec plus de 4000 points d’avance sur son dauphin Alexander Zverev, il a également brillé par sa régularité face aux meilleurs, avec 18 victoires contre le top 10. Sa victoire au Masters et en Coupe Davis ont parachevé une saison exceptionnelle. L’hégémonie de l’Italien semble bien partie pour perdurer.
2. Taylor Fritz : La percée américaine
Longtemps cantonné à un rôle de second couteau, Taylor Fritz a clairement franchi un cap en 2024. Hors du top 10 au début de la saison, il termine à la 4e place mondiale, qui récompense sa très jolie progression. Cette année, il a disputé ses premiers quarts de finale en Grand Chelem (Open d’Australie et Wimbledon), mais surtout sa première finale majeure à l’US Open, où il s’est incliné contre Sinner. Cet accomplissement n’était pas un coup d’éclat puisqu’il a confirmé par la suite. En atteignant la finale des Nitto ATP Finals, également perdue face à Sinner, le Californien a tout de même renforcé son statut de nouveau protagoniste. Mentalement plus solide et tennistiquement mieux armé, Fritz s’impose désormais comme le leader du tennis américain.
3. Le tennis français renaît de ses cendres
Après des années difficiles et les retraites successives de Tsonga et Simon, 2024 a marqué l’avènement d’une nouvelle génération prometteuse. Ugo Humbert, à 26 ans, a brillé avec des titres à Dubaï et Marseille, ainsi qu’une première finale majeure au Masters 1000 de Bercy, la dernière de l’histoire du tournoi. Une magnifique semaine qui le couronne d’une 14e place mondiale. Arthur Fils, 20 ans, a confirmé les espoirs placés en lui en remportant deux ATP 500 (Hambourg et Tokyo). Il termine la saison 20e mondial et entamera 2025 sur une bonne dynamique. Enfin, Giovanni Mpetshi Perricard, jeune colosse de 2m03, a bondi de la 200e place mondiale à la 31e, porté par ses premiers titres à Lyon et Bâle. Une première saison consistante et riche en expérience pour le géant français, qui promet pour la suite.
Les flops de la saison 2024
1. Daniil Medvedev : Une saison en eaux troubles
Malgré une finale disputée à l’Open d’Australie contre Sinner, Daniil Medvedev a connu une année décevante, illustrée par une statistique criante : aucun titre sur l’ensemble de la saison, une première depuis 2018. Le Russe, qui jouait encore les premiers rôle l’année dernière, a souvent été frustré dans les dernières marches par Sinner et Alcaraz. Conséquence directe de ce manque de résultat : une légère chute dans la hiérarchie, passant de 3e à 5e mondial. Connu pour son tempérament explosif, Medvedev s’est montré particulièrement nerveux cette saison. Ses colères répétées sur le court et sa déclaration lors des Nitto ATP Finals – “Je ne prends plus aucun plaisir sur le court” – ont révélé un malaise profond. Bien qu’il ne soit pas en perdition, le Russe devra se réinventer pour retrouver son aura de cador.
2. Stefanos Tsitsipas : Une lente régression
Stefanos Tsitsipas a poursuivi son déclin en 2024. Pour la première fois en six ans, le Grec ne s’est pas qualifié pour les Nitto ATP Finals, symbole de sa nette baisse de régime. Avec une modeste place de 11e mondial, il n’a brillé qu’occasionnellement, avec un titre à Monte-Carlo et une finale à Barcelone. En dehors de ces coups d’éclat sur terre battue, le Grec s’est montré irrégulier, handicapé par un revers inefficace et des tensions dans son entourage, notamment la séparation avec son père-coach. Avec une attitude qui semble résignée et un niveau en baisse, Tsitsipas doit retrouver motivation et stabilité pour redevenir un prétendant sérieux.
3. Holger Rune : Un potentiel en perdition
Pressenti comme l’un des piliers de la nouvelle génération aux côtés de Sinner et Alcaraz, Holger Rune a connu une saison très compliquée. Parti du 4e rang mondial, il termine 13e, sans le moindre titre. Le Danois a payé cher son inconstance, son caractère explosif et un tennis trop souvent brouillon. Avec les grandes attentes autour de lui et qu’il se met également, Rune n’a pas su gérer la pression, et a multiplié les défaites décevantes. Le Danois donne l’impression d’être à la croisée des chemins : il devra canaliser son tempérament et stabiliser son jeu s’il veut confirmer son statut de futur vainqueur en Grand Chelem.
