Conflit ouvert entre la PTPA et les instances du tennis : des joueurs portent plainte

Plusieurs joueurs et joueuses, ainsi que leur syndicat, ont porté plainte ce mardi contre l’ATP et la WTA.

Un vent de fronde souffle sur le tennis professionnel. Une vingtaine de joueurs, soutenus par la Professional Tennis Players Association (PTPA), ont engagé mardi des actions en justice contre les instances dirigeantes du sport. L’ATP et la WTA, qui régissent respectivement les circuits masculin et féminin, sont visées, tout comme l’ITF (Fédération internationale de tennis) et l’ITIA (Agence internationale pour l’intégrité du tennis). « Le tennis est cassé », a dénoncé Ahmad Nassar, directeur exécutif de la PTPA, pointant un système « corrompu, illégal et abusif ». Parmi les plaignants figurent des joueurs comme Nick Kyrgios, Varvara Gracheva et Corentin Moutet, ainsi que le cofondateur du syndicat, Novak Djokovic.

Un calendrier « insoutenable » et des conditions de jeu critiquées

Les griefs des joueurs sont nombreux. Ils dénoncent un calendrier surchargé, avec des tournois disputés onze mois sur douze, ainsi que des conditions de jeu jugées préjudiciables à leur santé. Selon eux, les changements fréquents de balles entraînent des blessures chroniques, et les matchs tardifs, parfois terminés à 3 heures du matin, nuisent à la récupération. Les pratiques antidopage sont également mises en cause : certains joueurs se disent soumis à des contrôles aléatoires en pleine nuit, sans avocat pour les assister.

Un partage inéquitable des revenus

Les plaignants s’attaquent également à la répartition des revenus, estimant que les joueurs perçoivent une part trop faible des bénéfices générés par le tennis professionnel. La PTPA souligne qu’en 2024, l’US Open a généré 12,8 millions de dollars en vendant un cocktail spécial, soit davantage que la dotation des vainqueurs en simple. « Les meilleurs joueurs de tennis gagnent une fraction de ce que perçoivent les stars d’autres sports », regrette le syndicat, malgré les hausses de prize money annoncées par la WTA et l’ATP.

Face à ces accusations, l’ATP et la WTA ont rejeté en bloc les allégations de la PTPA, dénonçant une « désinformation » et une « stratégie de division ». Elles promettent de se défendre vigoureusement contre cette offensive judiciaire, qui pourrait durablement ébranler le tennis mondial.

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