Quelques mois seulement après avoir rangé sa raquette, Andy Murray est déjà de retour dans l’arène, mais cette fois en coulisses. L’Écossais, récemment retraité après son parcours aux JO de Paris 2024 en double avec Dan Evans, accompagnera Novak Djokovic pour la tournée australienne début 2025.
L’annonce de cette collaboration a eu comme un sentiment de mauvaise blague, tant elle semblait inattendue. Deux personnalités au tempérament explosif, deux anciens rivaux devenus amis, deux anciens numéros uns mondiaux, et surtout deux grands tacticiens qui se sont mis d’accord pour combiner leurs compétences. Djokovic, à 37 ans, vise un 25e titre en Grand Chelem pour devenir l’unique détenteur de ce record, hommes et femmes confondus. L’Open d’Australie, où il a triomphé dix fois, sera le premier test de ce nouveau partenariat.
Un passé en commun, entre rivalité et complicité
Rivalité légendaire sur les courts
Andy Murray et Novak Djokovic, nés tous deux en 1987, ont croisé le fer à 36 reprises sur le circuit, avec un avantage net pour le Serbe (25 victoires). Leur histoire est marquée par des batailles épiques, notamment en finales de Grand Chelem. Les deux hommes se sont d’ailleurs affrontés en finale de chaque Grand Chelem. Murray a remporté deux de leurs sept confrontations à ce stade ultime : à l’US Open 2012 et à Wimbledon 2013. Cependant, Djokovic a souvent écoeuré l’Écossais, notamment à Melbourne, où Murray a perdu quatre finales contre lui (2011, 2013, 2015, 2016) et une demi-finale titanesque en 2012, durant près de cinq heures.
Une amitié rare dans un monde ultra-compétitif
Au-delà des raquettes, leur lien d’amitié est singulier. Murray était témoin au mariage de Djokovic, ce qui est peu commun entre rivaux sportifs. Les deux champions, connus pour être extrêmement exigeants envers eux-mêmes et leur équipe, se comprennent parfaitement. Leur association sur le plan professionnel sera intéressante pour une multitude de points, notamment sur la mise à l’épreuve de leur relation en raison des caractères bien trempés de chacun. Djokovic étant réputé pour se montrer assez véhément avec ses coachs et mettre une pression constante sur son box, et Murray qui partageait aussi ce mode opératoire. Si les deux conservent leur tempérament, on pourrait assister à de belles scènes insolites.
Pourquoi cette collaboration ?
Un pari face à la nouvelle génération
Avec la domination de Jannik Sinner et Carlos Alcaraz, Djokovic doit trouver des solutions. Sinner a battu le Serbe lors de leurs trois dernières confrontations, tandis qu’Alcaraz a remporté les deux dernières finales de Wimbledon face à lui. Murray, fort de son grand QI tennis et de son expérience face à ces jeunes prodiges – qu’il a lui-même battus en fin de carrière – pourrait aider Djokovic à identifier les failles dans leur jeu et à les exploiter.
Un pari sur la fraîcheur et l’intelligence
Djokovic a souvent misé sur des figures légendaires pour l’accompagner : Boris Becker, Andre Agassi ou Goran Ivanisevic. Avec Murray, c’est une autre dimension qui s’ajoute : un regard aiguisé d’ancien rival et une vision du jeu encore fraîche du circuit professionnel. Par ailleurs, cette collaboration a également le mérite de rassurer quant à l’appétit de Djokovic, qui conserve des ambitions intactes et aspire toujours à continuer d’écrire l’histoire du tennis.
Quels enjeux pour l’Open d’Australie 2025 ?
- Un 25e Grand Chelem en ligne de mire
L’Open d’Australie est le terrain de chasse privilégié de Djokovic. Le Serbe y a triomphé 10 fois, et Murray n’est pas non plus en reste, avec 5 finales disputées. Avec autant d’expérience à eux deux, nul doute qu’ils puissent trouver la clé pour viser le sacre en Australie, et un 25e titre du Grand Chelem pour Nole. - Un premier test
Ce duo pourrait s’étendre au-delà de janvier si les résultats sont probants. Une victoire à Melbourne cimenterait cette association inédite et concrétiserait un nouveau chapitre dans la carrière des deux hommes. - Les papys face à la nouvelle ère
L’âge d’or des Djokovic, Nadal et Federer touche à sa fin, et Murray a la mission d’offrir au Serbe les outils nécessaires pour briller face à la génération montante. Les papys unissent leurs forces pour résister face à la jeunesse.
L’arrivée d’Andy Murray comme coach de Novak Djokovic ouvre donc un nouveau chapitre inattendu et fascinant dans l’histoire du tennis. Ce partenariat promet d’être captivant, et c’est tout ce que l’on espère. Si l’objectif immédiat est clair – triompher à Melbourne – cette collaboration pourrait également influencer à long terme la dernière phase de la carrière du Djoker. Une chose est sûre : tous les regards seront braqués sur eux en janvier 2025.