2024 restera à jamais gravée dans l’histoire de Jannik Sinner. À 23 ans, l’Italien a réussi l’exploit majeur de conclure l’année en tant que numéro 1 mondial, un cap que seuls 29 joueurs ont pu réaliser avant lui. Lors de la cérémonie organisée à Turin, en marge des ATP Finals, Sinner a reçu le trophée officiel de numéro 1 mondial.
Et pour atteindre cette place, Sinner a dû batailler toute la saison, et le résultat est sans appel : c’est bien lui le patron du circuit, avec 66 victoires en 72 matchs, ainsi que deux des quatre Grands Chelems disputés cette année.
Une saison en cavalier seul (ou presque)
Cette saison 2024 aura été un véritable récital pour l’Italien. Tout a commencé avec sa première victoire en Grand Chelem à l’Open d’Australie, en battant notamment le maitre des lieux en demi-finale, Novak Djokovic, puis le triple finaliste en finale, Daniil Medvedev. Sinner a ensuite confirmé son nouveau statut par son succès à l’US Open, lors duquel il aura survolé les débats en ne lâchant que deux petits sets. Deux titres majeurs auxquels s’ajoutent une moisson de trophées, à savoir les Masters 1000 de Miami, Cincinnati et Shanghai, ainsi que les ATP 500 de Rotterdam et Halle. Sinner a ainsi remporté sept titres, soit plus que n’importe quel autre joueur cette année.
En comparaison, Alexander Zverev (numéro 2 mondial), a été incapable de franchir le dernier palier en Grand Chelem, s’inclinant en finale de Roland-Garros. Carlos Alcaraz (numéro 3 mondial), quant à lui, a remporté également deux titres du Grand Chelem mais s’est montré bien moins régulier que Sinner cette saison avec plusieurs défaites surprises, tandis que Novak Djokovic, bien qu’encore redoutable, a été moins présent.
Sinner, un numéro 1 parti pour durer ?
Pour beaucoup, dont Boris Becker, ancien numéro 1 mondial, cette ascension de Sinner n’a rien de surprenant. En marge de la cérémonie de récompense du numéro 1 mondial ce lundi, Becker déclarait : « Il y a certes Alcaraz et d’autres, mais Jannik va être numéro 1 mondial pendant longtemps. » De son côté, Sinner, fidèle à sa sobriété et sa modestie, s’est déclaré très fier de l’ensemble de son oeuvre, et a laissé entendre que seul le travail paie : « Il y a eu beaucoup de travail et d’investissement pour aller chercher ces points, et à la fin, il y a cette récompense. »
En devenant l’un des visages de cette nouvelle génération de champions, Sinner a réussi à s’imposer avec un style propre à lui : humble, calme, et déterminé. Le cap est désormais sur le dernier objectif de sa saison : triompher aux Nitto ATP Finals devant son public, à Turin, là où il avait échoué l’an dernier en finale, battu par Novak Djokovic. Pour l’instant, l’Italien a bien débuté son tournoi en assumant son rang face à Alex De Minaur (6-3, 6-4) lors du premier match de poule. Ce mardi soir, il affrontera l’Américain Taylor Fritz, avant de clôturer cette phase de groupe face à Daniil Medvedev dans deux jours.
Un avenir flou
Contrôlé positif au clostébol en mars, Sinner a été blanchi par l’Agence internationale pour l’intégrité du tennis (ITIA), avant de se retrouver à nouveau visé par l’Agence mondiale antidopage (AMA), qui réclame une suspension. Cette affaire, qui pourrait le priver de la saison 2025, n’a pour autant absolument pas perturbé Sinner, qui a continué à jouer et soulever les trophées.
Si les projecteurs sont aujourd’hui braqués sur ses exploits sportifs, le délibéré qui attend Sinner reste un lourd fardeau sur les épaule de l’Italien. Avec la menace d’une suspension à cause de son affaire de dopage, Sinner sera fixé sur son sort en février 2025. En attendant, le numéro 1 mondial compte bien conclure cette année en beauté, en la couronnant d’un sacre au tournoi des Maîtres.