Andrea Guadenzi, le président de l’ATP, a fait une mise au point sur le calendrier du circuit masculin, jugé trop intense par certains joueurs.
Sans détour, Andrea Gaudenzi a exprimé un point de vue partagé par de nombreux joueurs de tennis professionnel. En marge des Finales ATP de Turin, il a reconnu que l’intersaison actuelle du tennis masculin est insuffisante pour les besoins physiques et mentaux des joueurs. « Je suis d’accord avec les joueurs sur le fait que notre intersaison est trop courte », a-t-il déclaré, ajoutant que cette situation est « en partie due au format de la Coupe Davis ». Selon lui, l’augmentation du nombre de participants à cette compétition joue un rôle majeur : « Quand j’étais joueur, la finale de la Coupe Davis opposait deux équipes, maintenant ce sont 50 joueurs qui sont mobilisés pour les phases finales. »
Le rôle controversé de la Coupe Davis
En effet, depuis la réforme de la Coupe Davis en 2019, la Fédération internationale de tennis (ITF) a instauré un format rassemblant plusieurs nations pour une phase finale. La semaine prochaine, ce sont huit nations qui s’affronteront à Malaga pour tenter de décrocher le titre, augmentant ainsi le nombre de matchs et d’engagements pour les joueurs. Cette configuration provoque un encombrement du calendrier en fin de saison, alors même que les joueurs aspirent à une période de repos.
“Ils peuvent faire leur propre calendrier”
Toutefois, Andrea Gaudenzi a rappelé que les joueurs disposent d’une certaine liberté dans l’organisation de leur saison. Contrairement aux joueurs de sports collectifs, les tennismen sont des indépendants : « Les joueurs de tennis sont des travailleurs indépendants, qui sont donc libres à la différence des joueurs de basket ou de football dont le calendrier est déterminé par leurs équipes. Ils peuvent faire leur propre calendrier, sans compter qu’il y a la tentation de disputer des tournois exhibition qui paient beaucoup », a-t-il souligné, prenant en exemple la “Six Kings Slam” organisée en Arabie saoudite en octobre dernier.
Les Masters 1000 prolongés malgré l’opposition de certains joueurs
Concernant l’extension de la plupart des Masters 1000 à une durée de deux semaines, Gaudenzi défend la décision en affirmant qu’il s’agit d’une stratégie pour « faire croître ce produit + premium + où il y a toujours les dix meilleurs mondiaux ». Cette modification ne fait cependant pas l’unanimité parmi les joueurs : le Grec Stefanos Tsitsipas n’a pas hésité à exprimer sa désapprobation, qualifiant ce nouveau format de « calvaire ». Pour lui, ce changement représente « un pas en arrière dans l’objectif d’alléger le calendrier ».
Pas de nouveau Masters 1000 avant 2028
Quant aux discussions autour de la création d’un nouveau Masters 1000 dans la péninsule arabique, Gaudenzi a précisé qu’une telle initiative n’est pas à l’ordre du jour avant 2028. « Nous discutons, mais aucune décision n’a été prise. Si une décision est prise dans ce sens, cela ne sera pas avant 2028, car il y a la question des infrastructures à construire. »