Interview exclusive : Baptiste Couilloud, la génération dorée du rugby français

Photo of author

By Greg Z.

Né à la fin des années 90, Baptiste Couilloud (21 ans) représente l’avenir du rugby français. Demi de mêlée au sein du LOU rugby en Top 14, Sport.fr a eu le privilège de le rencontrer et ainsi évoquer son parcours, ses objectifs ou encore l’Equipe de France. Entretien exclusif avec Baptiste Couilloud.

 

 

Bonjour Baptiste, parle-nous un peu de toi et ton parcours ?

 

« Je suis 100% lyonnais et j’aime cette ville. J’ai commencé le rugby très jeune à l’âge de 6 ans grâce à une initiative de mon père. Il était footballeur avec un bon niveau, mais a préféré me faire découvrir le rugby. Ensuite, j’ai tout de suite pris du plaisir à jouer et m’amuser avec mes amis et partenaires. J’ai toujours vu le rugby comme un jeu et mon but est de prendre le maximum de plaisir, ce qui me permet d’évacuer toute forme de pression. Concernant mon parcours, j’ai toujours été au LOU depuis les catégories jeunes et j’ai gravi les échelons petit à petit. »

« J’ai eu un début de carrière assez compliqué car même si je rêvais un jour de devenir pro avec mon club, j’ai essuyé un refus au pôle espoir, il y a quelques années. Ce jour-là, je n’ai pas réussi à être sélectionné au poste de demi d’ouverture. Après cela, mon entraîneur de l’époque m’a finalement replacé en demi de mêlée. J’ai énormément travaillé afin d’avoir une nouvelle chance et j’ai fini par la saisir lors d’un recrutement avec le pôle France. Une carrière de sportif ne se joue pas à grand-chose. Ensuite, j’ai poursuivi ma progression avec mon club formateur. »

 

 

Quelle est ta situation actuelle avec le LOU ?

 

« Pour le moment, je suis en phase de reprise et de rééducation après une blessure, mais sinon j’ai une vie bien remplie et je suis en université pour préparer mon DUT en Génie civil. L’école, c’est aussi très important car c’est une porte de sortie pour l’après carrière et aujourd’hui, c’est capital d’avoir un diplôme en tant que sportif de haut niveau. Concernant le LOU, je ne suis pour le moment pas sous contrat avec le club, car en rugby, il est interdit de faire signer un contrat pro avant l’âge de 22 ans. Pour les joueurs de 18 à 22 ans, c’est mon cas, nous avons un contrat espoir, pas encore considéré comme professionnel. »

 

« Je veux remporter le Bouclier avec le LOU »

 

Le LOU monte en puissance chaque année, quel est ton objectif principal avec ? Que veux-tu apporter à ton club formateur ?

 

« Mon ambition avec le LOU est simple et je ne me cache pas, je veux remporter le Bouclier de Brénus donc le Top 14 avec le LOU. Le club est en nette progression, les ambitions sont très intéressantes et je veux participer à une belle épopée avec le club de ma ville. En France, le Championnat est très important, voir même plus qu’une Coupe d’Europe et le parcours est très exigeant, il y beaucoup de matchs et le niveau du Top 14 est un des meilleurs en Europe. On le voit car ce Championnat est serré et de nombreuses équipes peuvent tirer leur épingle du jeu. »

« De mon côté, je souhaite apporter beaucoup au club et c’est une sorte de remerciement vis-à-vis d’une équipe et des personnes qui ont cru en moi. Grâce à mon poste, je veux apporter un certain leadership car jouer demi de mêlée, c’est un poste de leader dans le rugby. »

 

 

Le LOU a joué sa première Coupe d’Europe cette saison, penses-tu que le club est sur la bonne voie pour un jour, accomplir une magnifique épopée en Europe et quelles sont les raisons d’y croire ?

 

« Oui, nous avons découvert une toute nouvelle compétition avec un autre style de rugby et même d’autres cultures. Cette saison, c’était compliqué pour mes partenaires et le staff car nous n’avons pas un effectif assez étoffé pour être compétitif sur les deux tableaux. Dans quelques saisons, le club aura acquis plus d’expériences et nous pourrons faire un grand parcours en Europe. »

« Au LOU, on fait confiance à son centre de formation et de nombreux jeunes peuvent sortir et aider l’équipe. Le groupe sera en mesure de rivaliser avec les meilleurs et capable de faire aussi quelque chose sur la scène continentale. Pour ma part, suite à ma blessure, je n’ai pas participé à cette compétition, mais j’avais découvert l’Europe l’année dernière lorsque nous étions engagés en Challenge Européen (équivalent de la Ligue Europa en football). C’est une compétition différente et toujours très plaisante à jouer, une belle découverte. »

 

 

Tu as été victime d’une fracture du péroné en septembre 2018 et tu es actuellement en phase de reprise, peux-tu nous en dire un peu plus ?

 

« Oui, pour être plus précis, je me suis fait opérer il y a quelques mois et j’ai repris la course, il y a quelques semaines. Mon but aujourd’hui, c’est de retrouver plus de force sur ma cheville, afin de poursuivre la rééducation. Petit à petit, je retrouve des sensations et je pourrais faire mon retour sur les terrains d’ici deux mois, ce qui représente 4 à 5 matchs. »

 

De manière personnelle, quelles sont tes ambitions pour la suite de ta carrière ?

 

« Mon rêve et plutôt mon but, c’est d’offrir un Bouclier de Brenus au LOU, ce serait un très bel accomplissement personnel et cela pourrait me permettre de m’imposer dans mon club formateur. La progression de l’équipe est constante et depuis quelques années le LOU ne cesse de gravir les échelons. Je me focalise sur le moment présent et je suis très heureux et honoré de jouer au rugby avec le LOU, car ici, j’ai ma famille, mes amis, mes racines et c’est bel et bien cela qui me fait avancer. »

« La Coupe du Monde au Japon, mes chances sont infimes »

Tu as déjà porter le maillot national à 3 reprises, quel souvenir  gardes-tu de ces sélections ?

 

« C’est quelque chose de très particulier et même un véritable honneur de jouer pour son pays. C’est un moment inoubliable et avec énormément d’émotions, mais c’est aussi quelque chose de compliquer en matière de gestion. Les cadres ont un rôle très important pour nous les jeunes joueurs. Leur objectif, c’est de nous canaliser car une fois que l’on porte ce maillot, on a envie de tout donner et faire de notre mieux. C’est toujours un moment très particulier dans la vie d’un sportif. »

 

Lors d’une précédente interview, tu es revenu sur ton objectif de participer à la prochaine Coupe du Monde avec le XV de France. Penses-tu encore au Mondial, quelle est ta stratégie pour y arriver ?

 

« Oui bien sûr que la Coupe du Monde au Japon reste un objectif important, mais aujourd’hui je suis en rééducation et je me focalise seulement sur ça. J’ai forcément reculé dans la hiérarchie du sélectionneur et ça sera très compliqué de revenir, mes chances sont infimes. Je vais travailler, reprendre le rythme avec le LOU et surtout réapprendre pour être un bon joueur de rugby. Au club, nous sommes 3 au poste de demi de mêlée et la concurrence est saine entre nous, on se tire vers le haut, ça va m’aider à revenir au top. »

 

Interview réalisée par Greg Zerbone pour Sport.fr 

Remerciement : Baptiste Couilloud

Laisser un commentaire